Que faut-il penser de l’intercep à lame sarcleuse tuilée du constructeur Egretier ? Voici les avis d’un viticulteur utilisateur de cet outil mécanique et celui d’un pool de techniciens du réseau cuma, de l’IFV et des chambres d’agriculteurs.
Les caractéristiques techniques de l’outil
L’avis du technicien
Cette lame sarcleuse a un fonctionnement original avec un effacement limité à la pointe de l’outil. Le déplacement de terre est restreint grâce au découpage du soc et permet de ne pas couvrir l’enherbement de l’inter-rang. Cet outil possède des options intéressantes telles que le centrage automatique dans le rang, le suivi de la largeur entre rangs ou encore la gestion automatique des dévers.
Une fois que l’on maîtrise les réglages (profondeur, effacement, largeur de travail du cadre automatique, etc.), le travail est simple et précis. Le cure-cep de cette lame (en option) permet de bien finaliser le désherbage autour des souches. La partie de la lame tuilée en forme de soc permet d’enlever et retourner la bande de terre travaillée.
L’avis de l’utilisateur
Le viticulteur est situé au sud-ouest de Narbonne (11). Il possède 24 ha de vignes en agriculture biologique sur sols argileux et caillouteux. Il a choisi les lames tuilées pour leur conception. En effet, ces lames sont munies d’un versoir plus petit que les décavaillonneuses et fonctionnent très bien. « Je réalise un seul passage à une profondeur de 10-12 cm à environ 3,5 km/h. Pour un travail efficace avec ces lames tuilées, il faut une masse de terre importante sur le rang. C’est pourquoi, je passe en amont avec une charrue vigneronne pour butter la vigne. »
Selon lui, ce matériel est un peu cher mais comme il n’effectue qu’un seul passage, le coût du chantier reste faible par rapport à une lame qui est passée 3 ou 4 fois. « Le cure-cep reste toutefois indispensable sur ce type de lame. » Sur les plantiers, le réglage de la sensibilité des tâteurs est appréciable. Sur ses terres caillouteuses, le viticulteur a rencontré quelques problèmes de casse de certains éléments (brides, boulons…).
Points forts
- Efficacité du désherbage
- Déplacement de terre limité
- Alternative à la charrue décavaillonneuse
Points faibles
- Réglages à maîtriser
Cette fiche technique est issue d’un dossier technique composé de 23 fiches publié par la fédération régionale des cuma d’Occitanie pour aider les vignerons à s’orienter dans le choix des outils interceps pour le désherbage mécanique sous le rang.
L’ensemble de ces fiches est à retrouver dans le dossier technique en ligne : Comment choisir ses outils interceps de désherbage mécanique.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre les fédérations de cuma, les chambres d’agriculture et l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Les membres du groupe de travail sont:
- Loïc Pasdois, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de la Gironde; Christophe Gaviglio, chargé des expérimentations sur les matériels viticoles et les alternatives au désherbage chimique sous le rang de l’Institut Français de la vigne et du vin,
- Emmanuel Colin, conseiller agroéquipement de la fpcuma Méditerranée (Hérault, Gard, Aude, Pyrénées Orientales),
- Raphaëlle Poissonnet, animatrice agroéquipement viticole de la fdcuma du Gers,
- Marc-Antoine Beauvineau, animateur agroéquipement viticole de la fdcuma de Gironde,
- Christophe Auvergne, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de l’Hérault,
- Coordination: Marie-Flore Doutreleau, chargée de mission agroéquipement et agroécologie de la frcuma Occitanie.