Les deux demi-journées consacrées à la lutte contre le gel en viticulture auront lieu à Quincy (Cher). Rendez-vous le mercredi 10 mars après midi et le jeudi 11 mars, aux environs de Bourgueil (Indre et Loire, lieu encore à préciser). Les deux rendez-vous s’inscrivent dans le cadre du Partenariat Européen pour l’Innovation « SICTAG » sur l’efficacité des tours antigel, qui associe sous la houlette de la Frcuma Centre Val de Loire, plusieurs partenaires :
- INRAE,
- Weather Measures (météorologie de précision),
- Scanopy (cartographie agronomique),
- Cesbron (modélisation climatique),
- Vegepolys (pôle de compétitivité du végétal),
- Vinopôle Centre Val de Loire (filière viti-vinicole),
- IFV (Institut Français de Vigne et du Vin).
Optimiser l’efficacité des tours antigel : les vignerons en première ligne
L’étude, programmée sur 3 ans, a pour objectif d’optimiser l’efficacité des tours antigel. En outre, ces demi-journées associeront les chercheurs, techniciens et vignerons impliqués dans le projet. Et ce, afin d’en diffuser les premiers résultats, suite aux observations et campagnes de mesures réalisées en 2020. Les constructeurs et leurs représentants présenteront leurs équipements (tours fixes, mobiles, etc).
De plus, la cuma des Vignobles basée à Quincy (Cher), est directement associée au projet SICTAG. Sa création en 2000 visait un investissement dans 30 premières tours antigel. Ensuite le groupe a réinvesti plus récemment dans 30 nouvelles tours, une fois les premières amorties.
« Elle compte aujourd’hui 50 vignerons adhérents et s’est développée pour atteindre un chiffre d’affaires de plus de 200 000 euros en diversifiant ses activités par un équipement de lutte anti grêle, des chaînes d’embouteillage, une machine à vendanger, des rogneuses et une effeuilleuse » détaille la Frcuma.
Des réponses en attente…
Depuis des années, les vignerons s’interrogent sur le pilotage de leurs tours. D’autant plus, que l’installation des nouvelles conçues sans chauffage intégré, a stimulé les questionnements à l’origine du projet, explique Jean-Méré, Directeur de la Frcuma. Les travaux de recherche visent justement à répondre aux questions centrales que se posent les vignerons.
Tout d’abord, à quelle température déclencher les moyens de lutte ? Mettre en route trop tard est inefficace. Mais trop tôt engendre une consommation de carburants injustifiée et un surcoût. Des nuisances sonores inutiles.
Ensuite, faut-il chauffer l’air brassé ? La pertinence du chauffage et son efficacité doivent être « objectivés ».
Puis, existe-t-il un effet de synergie entre tours lorsqu’elles sont régulièrement réparties sur un périmètre ? Si oui, dans quelle mesure et dans quelles limites ?
Par ailleurs, peut-on réduire la consommation de carburant et l’impact environnemental ? Les premières tours antigel de la cuma des Vignobles consomment annuellement entre 15 000 et 30 000 litres de gasoil. Chaque tour en consomme environ 100 litres par heure de fonctionnement. 40 litres par le moteur pour brasser l’air et 20 litres brûlés par chacune des trois bougies chauffantes.
Enfin, peut-on faciliter le pilotage des tours antigel ? Un système automatisé permettrait un pilotage à distance, moins contraignant et plus sécurisé.
La filière arboricole aussi intéressée
Au final, ces interrogations sont partagées par les autres cuma viticoles déjà équipées de tours antigel. Mais elles intéressent aussi la filière arboricole. A l’exemple des producteurs de la coopérative fruitière de La Martinoise (Cher) qui souffrent régulièrement d’accidents de gels de printemps. « La coopérative engage la mise en œuvre d’un projet de 30 tours antigel sur 4 à 5 ans pour couvrir ainsi 150 des 350 ha exploités par une quinzaine de producteurs. La cuma des Trois Communes porte le projet d’investissement et une première tranche de 6 tours pourrait être opérationnelle dès le printemps 2021 ».