Le low-cost en matériel agricole, ça existe. Avec des marques affichant des prix inférieurs «de l’ordre de 30% aux traditionnelles», évalue Stéphane Chapuis. La bonne affaire? Pas si évident. La fiabilité n’est pas la qualité première de ces matériels… Sur des outils complexes, les roulements, les étanchéités peuvent vite devenir des soucis.
Même sur des plus simples, «les châssis ont plus tendance à se déformer…» (…) «Je vois mal des gens se mettre en cuma pour acheter des matériels dont la fiabilité n’est pas bonne.» D’autant plus que les cuma ont tendance à avoir un usage des outils qu’elles achètent, plus intensif que la moyenne. «C’est un peu comme en automobile», poursuit l’expert, des particuliers qui achètent une voiture pour 10.000 ou 20.000 km/an peuvent se tourner vers le low-cost, mais «on voit assez peu de professionnels de la route avec ce genre d’outils de travail».
C’est une solution tout à fait envisageable pour des matériels qui rendent service de temps en temps, comme une lame à neige. Pour des outils d’usage professionnel, une faucheuse par exemple, «on va avoir du mal à atteindre les coûts d’usage espérés à cause de ce problème de fiabilité».
Usage ponctuel ou lancement prudent
Pour autant, quelques cuma essaient. Le plus souvent, «c’est pour lancer une activité à des prix de matériel moindres». Limiter les risques en somme. Et s’ils se mettent le pied à l’étrier avec le le low-cost, Stéphane Chapuis remarque qu’au renouvellement, le volume d’activité consolidé, les groupes passent à des marques traditionnelles plutôt que de poursuivre l’expérience low-cost.
Il faut voir aussi que la reprise de ce matériel pose problème. Sur des matériels d’autres marques, «une cuma peut espérer récupérer 50% de la valeur neuve lorsqu’elle renouvelle une remorque traditionnelle. Mais si c’est un déchaumeur low-cost, elle va parfois avoir du mal à toucher beaucoup plus que le prix de la ferraille».
CHIFFRES CLÉS EN BASSE-NORMANDIE Comparatif des investissements sur 5 ans : En 2015, le montant des achats de matériels augmente légèrement, malgré une baisse du nombre d’investissements. Cette baisse se confirme en 2016, que ce soit en nombre de matériels investis ou en valeur. Evolution du parc en 10 ans : En 10 ans, le parc matériels des cuma de Basse-Normandie a augmenté de 14% (15.000 matériels en 2015) pour une augmentation en valeur de 60% (231.176k€ en 2015 contre 144.844k€ en 2006). Cliquez ici pour accéder à notre article sur le guide 2017 des prix de revient des matériels en cuma dans l’Ouest. |