Une bouffée d’air frais pour la pulvérisation par drone. À l’Assemblée Nationale, les députés ont adopté en première lecture, lundi 27 janvier 2025, une proposition de loi visant à autoriser la pulvérisation de certains produits par drone dans le but de traiter des cultures. La réglementation cible particulièrement les vignes mères de porte-greffes conduites au sol et les bananeraies. Explications.
Pulvérisation aérienne : un assouplissement limité et contrôlé
La proposition de loi impose une condition de pentes de plus de 20 %. En parallèle, des expérimentations en dehors de ce cadre seraient possibles durant 3 ans maximum. Ces essais et leurs évaluations seraient alors encadrés par l’Anses.
Pour rappel, la loi actuelle interdit toute pulvérisation de produits phytosanitaires par voie aérienne. Dans le texte validé par les députés, trois catégories de produits phytopharmaceutiques seraient autorisés :
- Produits de biocontrôle ;
- Produits autorisés en agriculture bio ;
- Produits à faible risque au sens du droit européen.
Les agriculteurs attendent la pulvérisation par drone
« Il y a de l’attente sur ces sujets sur le terrain, a commenté Antoine Paillette, 24 février 2025, sur le Salon International de l’Agriculture. Depuis la partie SIA Pro, l’exposant expert agriculture de la société Abot, explique que « les exploitants agricoles que l’on rencontre veulent même aller plus loin sur les phytosanitaires. Notamment chez nos clients en bananeraies et canne à sucre, car notre marché est plutôt là. Mais il y a de l’intérêt et de l’attente aussi en viticulture et en grandes cultures. Notamment pour des enjeux de tassements de sols, de traitements alors qu’à cause de conditions très humides, on ne peut plus entrer dans les parcelles ».
Cette « proposition de loi visant à améliorer le traitement des maladies affectant les cultures végétales à l’aide d’aéronefs télépilotés » doit maintenant être examinée au Sénat. La suite d’un long parcours législatif débuté en 2024. Mais reporté à cause de la dissolution puis pour cause d’obstruction parlementaire. Ensuite, ce fut la censure du gouvernement Barnier.
L’examen au Sénat débute par une saisie de sa commission des affaires économiques. Dans un débat datant de ce 19 février 2025, à la demande de François Patriat, président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, il est convenu que le sujet soit inscrit à l’ordre du jour des travaux du Sénat le… 9 avril 2025. Rien n’est moins sûr que le traitement par drone sur la campagne 2025.
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