Fin avril 2016, pas plus de 5°C dehors. Au sol, la température de la terre sous le couvert garni de seigle, avoine, radis, moutarde et féverole avoisine les 11,5°C. Même chose 8 cm plus bas. C’est la bonne surprise de ce printemps, même si la douceur de l’hiver n’aura pas noirci la féverole.
Astucieux. La féverole sert de guidage naturel. Avec un inter-rang de 80 cm, Jean-Pierre Beaudoin n’a plus qu’à suivre les lignes tracées dans la plaine. Une première pour lui. Concentration obligatoire.
En non labour depuis 15 ans, Jean-Pierre Beaudoin cherche progressivement à semer l’ensemble de son parcellaire en direct. Ce qui ne l’empêche pas, certaines années, de faire un rattrapage au déchaumeur quand c’est nécessaire. «J’y vais tout doucement», explique-t-il. Le semoir Cirrus Amazone qu’il utilise pour implanter le couvert, travaille légèrement le sol avec ses disques par exemple. «Je me prends un peu plus la tête au quotidien mais on s’habitue. Il ne faut pas avoir peur. Le vrai point noir du semis direct, c’est la gestion des limaces…»
Direct au maïs
Le couvert mélangé a été semé en deux fois. Le mélange d’abord, puis la fèverole à 90/100 kg hectare. Semée en ligne avec un inter-rang de 80 cm, elle sert à la fois de guidage naturel et aussi de plante travaillant la ligne de semis. «C’est la première fois que je fais ça comme ça», commente l’agriculteur plutôt satisfait de son essai. «Les conditions de semis sont top en plus.»
Trois jours avant le semis, il a passé un coup de glyphosate afin de détruire le couvert. Au programme, un semis de 89.000 graines à l’hectare KVS9361. Vitesse de semis : 5km/h.
A l’avant, le rouleau Faca maison couche le couvert. Derrière un semoir 4 rangs NG 2+ légèrement modifié. Il dispose d’un kit ressort supplémentaire pour augmenter la pression de terrage et de chasse-débris flottant. Les roues plombeuses en caoutchouc ont été remplacées cet hiver par des roues à doigts et un mini-pulvérisateur a été ajouté à l’avant du semoir avec une buse sur chaque élément. Objectif: pulvériser sur la ligne de semis du purin d’ortie pour doper la levée du maïs (5 litres/ha). Et pourquoi ? «L’objectif, c’est d’avoir une levée plus énergique. Doper le maïs en quelque sorte.»
Sur ses terres argilo-calcaires (25-30% d’argile), «les roues à doigts permettent d’avoir un serrage du sillon moins ‘violent’ que les roues tasseuse. J’espère là aussi que la levée sera plus rapide. J’applique aussi un anti-limace. Les granulés sont déposés en surface et dans le sillon. C’est un bon semis, mieux que l’année dernière. Le sillon est moins serré. On verra ce que ça donne, je suis confiant».
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Cet article complète l’édition mensuelle d’Entraid de mai 2016.
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