Pour inciter les cuma à raisonner leur devenir, le ministère de l’Agriculture subventionne les DiNAC: Dispositif National d’Accompagnement des Cuma. En Charentes, ces investissements en «matière grise» rencontrent un franc succès. En 2016, 23 ont été souscrits et pas moins de 43 en 2017! Deux grandes catégories sont proposées:
- le DiNAC «projet stratégique» avec audit complet suivi d’un travail prospectif sur l’emploi, la gouvernance ou la bonne gestion de la cuma,
- le DiNAC «bâtiment» avec définition des besoins de stockage, simulation d’investissement, puis la finalisation du projet.
Lors de l’assemblée générale, trois responsables de cuma ayant réalisé un DiNAC ont témoigné.
Coup de pouce au bâtiment
A Merpins, la cuma locale de la Frenade (polyculture-viticulture, 80.000€ de chiffre d’affaires, 36adhérents) a été bénéficiaire d’un DiNAC qui s’est traduit par le changement des fenêtres et du portique d’entrée sur le bâtiment existant, l’érection d’un nouveau bâtiment puis le montage d’un grillage et d’un portail d’entrée au site. Henri Portier, administrateur de la cuma, a détaillé les bénéfices du DiNAC: «Prise en charge de 90% du conseil stratégique réalisé par la Fpcuma et de 20% du coût de l’aménagement du bâtiment existant et des nouvelles constructions (hors main-d’œuvre).»
La gouvernance remise en ligne
A la cuma viticole des Trois cantons (1 machine à vendanger, 2 pressoirs, 3 bennes à vendange, 1 pompe à vin…, 50.000€ de chiffre d’affaires, 5adhérents) du côté de Rouillac, la déclinaison des responsabilités a été retravaillée en profondeur. Christophe Turpeau, le président, s’en explique: «Les administrateurs étaient en poste depuis longtemps, la répartition des tâches entre les responsables n’était plus satisfaisante, en particulier le suivi du temps de travail. Enfin l’organisation des chantiers de vendanges était à revoir suite au départ d’un adhérent.» Une remise à plat devenait vitale! Des décisions ont été actées: redéfinition de chaque poste au conseil d’administration, désignation d’un référent par matériel, mise en œuvre du cahier HCCP et d’une banque de travail, embauche d’un chauffeur à la récolte, élection d’un nouveau bureau effectif à la prochaine AG permettant un tuilage des responsabilités.
A la cuma la Charaud près de la Couronne (1 moissonneuse-batteuse, faucheuse + round-baller, 1 machine à vendanger et pressoir, 8 adhérents, 40.000€ de chiffre d’affaires), c’est également le projet stratégique qui a été revu. Pour Laurent Carayol, il y en avait besoin: «Deux départs en retraite, dont celui du président, s’annonçaient. La surface de moisson était en baisse et les chantiers de vendange devenaient trop longs.» Les responsables ont cogité pour revoir successivement le rôle de chaque administrateur, réorganiser les vendanges, recruter un nouvel adhérent potentiel sur la moisson…
Sécuriser le futur
Ces trois témoignages ont montré toute l’utilité de se poser pour réfléchir au futur de sa cuma. Et ceci dans un contexte de mutation profonde: démographie, technologies, systèmes de production, agrandissement, cours… et de fragilités souvent rencontrées dans les groupes: gestion laxiste du matériel, non respect des règles, multiplication des recours, impayés, défauts de communication.
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