La cuma de Gandon a servi de test pour la réalisation du premier DiNA cuma en Haute-Vienne. Un bon moyen de vérifier l’efficacité de ce dispositif et de s’approprier les documents de travail propres à ce nouveau levier à disposition des cuma. Cette rencontre organisée par la Fdcuma s’est effectuée en présence de Michel Petit (Coop de France), Nicolas Sauffier, président, et Éric Mazaudon, secrétaire.
Établir un diagnostic
Après une brève explication sur le dispositif DiNA, l’exercice a commencé par un recueil des informations de base de la cuma et son fonctionnement actuel. But : établir ensemble un diagnostic de l’existant. Cette cuma, créée en 1961, regroupe aujourd’hui 39 adhérents qui se connaissent bien et qui font partie de « groupes de travail ». Elle n’a à ce jour ni automoteur, ni tracteur, ni de salarié. Par contre, elle porte un projet d’achat de bâtiment existant. Sur le fonctionnement coopératif, pas de soucis ! Le règlement intérieur est fourni à chaque adhérent avec un récépissé de distribution.
Cependant, le président et le secrétaire relèvent qu’il va être très difficile de se séparer des retraités actifs qui participent encore à la vie de la cuma. Côté réunion, 3 à 4 sont programmées par an : assemblée générale, réunions de bureaux auxquelles se rajoute généralement une réunion consacrée aux investissements. Chaque groupe de travail est libre d’apporter son idée ou son projet qui seront discutés ensuite, et validés ou pas, en conseil d’administration. La cuma organise également un moment de convivialité entre adhérents lors de l’assemblée générale.
Perte d’adhérents, manque de reconnaissance
Après ce bilan, les participants ont posé les principaux enjeux de la cuma de Glandon. Ce sont d’abord les risques de perte d’adhérents qui retiennent l’attention. Autre enjeu soulevé par le président à propos des liens entre la cuma et son territoire : la méconnaissance des habitants de la commune. Certes, la municipalité et certains élus connaissent les cuma, leurs systèmes de fonctionnement et y sont favorables. Mais pour les habitants, c’est beaucoup plus flou ! Ils savent peu de choses du fonctionnement de la cuma qui souffre, selon les administrateurs, d’un réel défi cit d’image. Plus d’explications sur les investissements réalisés et les autres facettes de la cuma seraient nécessaires pour les « non agri », fait remarquer le président.
Poser des jalons
Pour ce qui est de l’organisation du travail et de l’optimisation des chantiers, le président et le secrétaire notent qu’ils ne disposent pas de service complet. Mais ils réfléchissent à l’intérêt d’un salarié pour l’entretien du matériel. Celui-ci pourrait être « partagé » avec une autre cuma et un groupement d’employeurs. Cela permettrait de gagner en efficacité en économisant du temps de travail. Tous deux ont relevé des points à retravailler avec le bureau et les adhérents, afin d’assurer le bon fonctionnement de la cuma. Ce travail mené sur le terrain à la rencontre des cuma est enrichissant.
Tout en créant ou en renforçant les liens entre la fédération des cuma et les cuma, il permet d’évaluer les points forts et les points faibles de chaque cuma rencontrée. Au fil de la discussion, émergent des idées et des projets susceptibles de re-dynamiser les cuma en perte de vitesse. D’ores et déjà, la cuma de Glandon poursuit ses démarches pour l’acquisition d’un bâtiment. Elle réfléchit aussi à d’éventuels autres projets structurants, telle qu’une fusion avec une autre cuma. L’occasion peut-être d’un nouveau rendez-vous pour construire cet avenir.
Avis, Benoît Puigrenier
« Le DiNA est un dispositif fort intéressant pour nos cuma en Haute-Vienne. Aujourd’hui, elles sont de plus en plus confrontées à des soucis de départ en retraite, de remplacement des administrateurs, des problèmes d’impayés, etc. Ou simplement de perte de vitesse. Ce dispositif peut nous permettre de faire un travail plus approfondi sur nos cuma afin de faire émerger des solutions et de les re-dynamiser. Ce dispositif permet d’accompagner les groupes dans des démarches de construction de bâtiment, de réaménagement ou d’aménagement pour permettre le remisage et l’entretien des matériels de plus en plus nombreux, alors que le nombre de responsables de matériels diminue. »
DiNA en pratique
C’est une nouvelle aide publique nationale pour la réalisation d’un conseil stratégique dans les cuma avec un financement de 90%, plafonné à 1500 euros. Ce Dispositif National d’Accompagnement des projets et initiatives des cuma a été mis en place en 2016 par le
ministère de l’Agriculture pour soutenir les cuma et principalement, la cuma qui s’interroge sur…
- Son avenir : vieillissement des adhérents, changements dans les exploitations,
- Son organisation : fonctionnement de la cuma, renouvellement des responsables, situation économique ou financière,
- Ses activités : évolution des besoins des adhérents, renouvellement des matériels, nouvelles techniques, construction d’un hangar, création d’emploi…
Un animateur de votre fédération des cuma précisera avec vous votre demande. Vous bâtissez ensemble une méthode d’intervention. Vous envoyez une demande à la Direction Départementale des Territoires. Un état des lieux, avec un diagnostic et des conseils est réalisé en présence des adhérents et/ou des responsables de la cuma. L’intervention se termine par un plan d’actions écrit pour permettre à la cuma d’améliorer les performances économiques, environnementales et sociales. Une facture est acquittée et la demande d’aide est faite par la Fédération des cuma.
Qui contacter ?
Votre fédération départementale des cuma de la Haute-Vienne, en la personne d’Anne-Sophie Belair au 05 87 50 41 17 ou par mail : [email protected]
Votre édition spéciale Haute-Vienne au complet à lire et télécharger ici.