20% du chiffre d’affaires que leur entreprise génère se consacre à payer du matériel. Autant dire que la maîtrise des charges de la mécanisation est stratégique dans la quête de réussite économique.
Huit agriculteurs, tous adhérents de la cuma de la Champagne (Sarthe), ont ainsi décortiqué leurs factures liées aux machines, dans le cadre d’une formation dédiée. L’analyse englobe le matériel de l’exploitation, mais aussi celui des tiers qui y interviennent (cuma ou ETA). Néanmoins elle exclut le coût du travail de conduite, y compris en cas de service en prestation complète.
Le meilleur financement pour 700h de tracteur par an
L’exploitation moyenne du groupe alloue une dépense de l’ordre de 70.000€/an aux machines (plus d’information dans le mensuel Entraid de novembre, rubrique ‘Sarthe’). Et si le montant total va du simple au quadruple (25.000€/an à 110.000€/an), le coût ramené au chiffre d’affaires est bien plus homogène au sein de l’échantillon. Tous les agriculteurs présents sont relativement proche de ce taux de 20%.
Pour autant, ils identifient quelques différences, liées à la politique d’investissement notamment. «Par rapport à quelqu’un en phase d’installation, des agriculteurs qui prépareront prochainement leur départ en retraite opteront plus souvent pour une politique de limitation des investissements, en ‘ménageant’ le parc en place. Même s’ils s’exposent à de fortes variations sur le poste ‘entretien et réparations’, ils auront plus facilement tendance à atteindre un bon niveau de maîtrise de leurs charges de mécanisation», explique Philippe Coupard (UCPDL), animateur de la séquence de travail des cumistes sarthois.
Charges de mécanisation: l’analyse porte conseil
«Ce diagnostic des charges de mécanisation est une approche à l’échelle individuelle des exploitations. En même temps, il fait avancer des réflexions collectives.» Le conseiller du réseau cuma prend l’exemple du tracteur de la coopérative de Vion. «Aujourd’hui la cuma est propriétaire. Les fournisseurs leur proposent des alternatives comme du leasing, de la location… Or dans le contexte de croissance des prix des matériels, ce sont des mécanismes qui peuvent parfois être avantageux», mais Philippe Coupard invite autant à l’ouverture d’esprit qu’à la prudence. «Il faut bien mesurer les impacts financiers d’une part, et bien lire également les petites lignes des contrats. Les décideurs doivent appréhender les conséquences, et pas seulement sur les questions économiques», pour savoir si l’offre commerciale séduisante est effectivement le bon plan idéal pour le groupe.
Dans tous les cas, «cela s’étudie au cas par cas.»
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