Deux d’un coup, c’est une habitude. Depuis dix ans qu’elle existe, la Cuvée du Coglais a pris le rythme. Elle change ses deux machines tous les trois ans. Fin 2016, elle a ainsi été livrée de sa quatrième paire d’automotrices. Deux Lucas G Autospire ont remplacé les précédentes distributrices mobiles, âgées de 4200 heures de bons et loyaux services. La solution simple et facile de faire désiler, dans le Coglais est aussi sécurisée: le rythme de renouvellement est surtout fonction des garanties proposées par les fournisseurs. «Si elles étaient plus longues ou couvraient un plus grand nombre d’heures de fonctionnement, nous les garderions plus longtemps», confirme le président de la cuma, Régis Roger.
Savoir où l’on met les pieds et engage ses euros
Avec deux tournées de 60km, «chez nous, c’est la route qui use les désileuses.» Même si en cas de panne d’un véhicule, l’autre peut finir sa tournée, que la réparation soit faite immédiatement est un impératif, «même le samedi», explique Jean-François Pommereul, secrétaire adjoint de la cuma. En pratique, «nous étions satisfaits de nos anciennes machines et du service au client de la part du concessionnaire», poursuit Régis Roger. «Mais la relation comptable nous a posé plus de soucis: Jamais la partie couverte par la garantie n’a paraissait sur les factures.» C’est un des arguments qui a pesé en faveur du changement de marque décidé par le conseil d’administration. Le comparatif des tarifs en pied de devis en était un autre, tout comme certaines caractéristiques de la machine Lucas G, «qui techniquement nous plaît». Exemple avec le déchargement par l’arrière et possible des deux côtés: «Il permet de distribuer en avançant dans tous les bâtiments et dès le pied du mur», illustre le président.
Garder une qualité de service constante
Jusqu’ici, la cuma fonctionnait avec des automotrices Kuhn, mais «nous ne sommes pas attachés à une marque en particulier», soulignent les responsables. «Le tout est de savoir dès le début combien ça va nous coûter», d’où l’importance donnée à la garantie dans leur politique de renouvellement. Il faut aussi, que dans le temps, l’outil «tienne la route et que le confort de travail des salariés soit satisfaisant.»
Le fait d’acheter deux machines donne bien évidement du poids dans la négociation commerciale. «Grâce à cela, les garanties ne nous coûtent pas trop cher», illustrent les deux éleveurs. C’est un atout pour atteindre l’objectif de ne pas augmenter les coûts du service, de l’ordre de 16,30€/1000l à l’heure actuelle. Pour cet objectif économique, la saturation des outils est un autre impératif: tant que le litrage mis en face du parc matériels est stable (environ 11 Ml) l’annuité par tonne produite l’est aussi et la cuma peut envisager poursuivre sa politique de renouvellement.
Visibilité sur une décennie
Mais pour la suite, des questions se poseront. Dans les 10 ans qui viennent, «ça va bouger», confie le président. En effet, un tiers des exploitations servies vont connaitre un départ en retraite du chef d’entreprise. Cette donnée est issue d’une enquête réalisée dans le groupe pour anticiper la mesure d’un paramètre déterminant des choix de gestion: son évolution démographique. L’engagement dans la cuma se fait pour sept ans. Il est déconnecté des départs et arrivées de matériels. «La prochaine fois, nous pourrons encore renouveler deux désileuses», mais ce maintien du volume sans augmentation du nombre de kilomètres des tournées n’est pas acquis pour le turn-over suivant.
Néanmoins, deux nouveaux adhérents ont rejoint le groupe cette année, ce que les responsables prennent comme un signe positif quant à la pertinence du service. Et d’argumenter: «Autrement, l’un d’eux aurait dû renouveler ses matériels nécessaires à la distribution.» Le résultat d’une simulation économique sur 10 ans concluait à un coût de distribution équivalent au double du tarif que la cuma lui propose.