Un mois et demi, c’est la durée de travail de la bineuse principalement utilisée sur maïs. « L’objectif était d’arriver à travailler 250 ha en cumulé sur la période pour rentabiliser cette activité », note Pierre-Louis Dubost, directeur de la cuma. Pour la première campagne, le but n’a pas été atteint et 214 ha ont pu être effectués.
Soigner l’organisation
« Le printemps pluvieux a généré des fenêtres de tirs assez courtes et la prise en main de la machine a aussi pris un peu plus de temps. » Une bonne organisation est la clé du succès. Les deux tiers de la surface concernent des adhérents en bio « qui sont prioritaires pour les interventions avec des horaires à privilégier entre 10 h et 17 h pour que les racines des adventices sèchent bien au soleil. »
Le premier passage s’effectue au stade 4/6 feuilles et le second, au stade 6/8 feuilles, avec un délai entre les deux passages parfois inférieur à 10 jours. Lors du lancement de l’activité, une réunion rassemblant les adhérents avait été organisée afin de définir les attentes et les besoins de chacun. « Nous avions insisté sur le fait de bien surveiller les stades d’évolution des adventices afin de pouvoir intervenir au bon moment. A deux ou trois jours près, difficile de travailler avec des liserons ou des herbes développées. »
Cette année, dans certaines parcelles, le stade des mauvaises herbes était trop avancé. « Cela a entraîné une diminution du débit de chantier avec des bourrages et un travail non satisfaisant. »
Combiner l’engrais pour rentabiliser
Lors de l’achat de la bineuse, l’option enfouisseur d’engrais avec trémie frontale a été retenue. Cela permet d’intervenir aussi chez des adhérents en conventionnel au stade 6/8 feuilles jusqu’à 10 feuilles. Ce complément a permis de réaliser le tiers de la surface en 2018. Cette année, la demande est en hausse et devrait concerner la moitié de la surface ce qui permettra d’atteindre et même de dépasser l’objectif des 250 hectares par an. Une bonne façon de diversifier et de rentabiliser un matériel très spécifique souvent sous employé.
cuma des Compagnons de la Bouteille : objectif zéro herbicide
Le passage au zéro herbicide était depuis quelques années un sujet de discussion pour quelques adhérents de la cuma des Compagnons de la Bouteille. « Nous utilisions déjà des herbicides uniquement sur le rang », déclare Laurent Bernard, président. « Pour passer au désherbage uniquement mécanique, la réflexion et les essais de différents outils ont pris quelques années. Il fallait trouver quelque chose qui puisse s’adapter à toutes nos contraintes. »
Depuis 2 ans, l’investissement est réalisé. « Le zéro herbicide sera peut-être atteint d’ici trois ans. Les contraintes sont les créneaux d’intervention en fonction de la météo et le coût supérieur par rapport au chimique que nous n’arrivons pas à valoriser. Mais le désherbage mécanique, il faut y aller maintenant avant d’y être contraint. Cela nous donne du temps pour nous adapter. »
Cet article est issu du spécial Ain de mai 2019.