En désherbage maïs chimique, diminuer les charges d’intrants passe par la baisse du nombre de traitements, plus que par la réduction des doses. En effet, les retraits successifs des matières actives ont restreint le choix des produits autorisés. Par ailleurs, les solutions disponibles sont moins efficaces qu’auparavant. « On est obligé d’appliquer 100 % ou 80 % de la dose pour maintenir une efficacité acceptable, surtout face à la montée des résistances d’adventices », remarque Éric Baraton, conseiller productions végétales à la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres. Réduire la facture des traitements phyto semble utopique. Le coût des produits et la redevance pollution devraient en effet augmenter. Il faut plutôt miser sur des mesures agronomiques comme l’allongement de la rotation. L’introduction d’autres familles de cultures fait également partie de la solution pour maintenir l’enveloppe.
Faire au mieux quand on peut
Concernant le désherbage du maïs, la meilleure stratégie chimique reste un traitement de prélevée.
« Si le temps est au sec, on peut décaler l’intervention jusqu’au stade deux trois feuilles. »
Le désherbage de post-levée, un temps plébiscité, semble à présent être en défaut, les conditions idéales d’application étant difficilement réunies. Le rattrapage intervient au stade six feuilles en associant les produits pour couvrir le spectre d’adventices présentes. La modulation intra-parcellaire qui se profile à moyen terme diminue la quantité de produit épandu. Il y a peu de chance, en revanche, qu’elle réduise le coût du désherbage. Le conseiller détaille : « Il faut d’abord changer le pulvé. Ensuite, il faut effectuer un passage en amont pour cartographier. Enfin, il faut revenir dans la parcelle avec la bonne quantité du bon produit. »
Les agriculteurs ayant adopté le désherbage mécanique ont généralement une certaine tolérance à la présence d’adventices, surtout si elles n’affectent pas trop, ni le rendement ni la qualité de la récolte. La bonne formule se résume à un passage à l’aveugle de herse étrille juste avant ou après le semis, suivi d’un éventuel second passage, puis de deux binages. « Si le temps est sec et chaud, c’est l’idéal ! Les adventices ne repiquent pas, assure Éric Baraton. Quand le printemps est humide, c’est plus compliqué. » La réussite du désherbage mécanique est en effet très liée aux conditions, le top étant un sol bien ressuyé, pas de pluies les jours suivants et des mauvaises herbes jeunes. Le coût d’une telle stratégie reste intéressant car la herse étrille offre un bon débit de chantier. Idem pour la bineuse de grande largeur, qui, associée au guidage RTK, produit un travail efficace et précis, suffisamment proche du rang.
Désherbage du maïs : s’adapter aux conditions
En fin de compte, jongler entre mécanique et chimique semble être la stratégie gagnante. L’idée consiste à opter pour le mécanique quand les conditions ne sont pas réunies pour le chimique et inversement. Le conseiller de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres détaille : « On peut commencer par un traitement de pré-levée, suivi ou pas d’un rattrapage, puis finir à la bineuse après l’apport d’azote, au plus près du stade de recouvrement de l’inter-rangs. » D’une part ce binage tardif est le plus rapide à réaliser. D’autre part il présente le double intérêt de limiter la perte d’azote et le repiquage des mauvaises herbes. Cela dit, le traitement phyto reste séduisant pour sa rapidité d’intervention. Il offre aussi une plus grande facilité pour trouver une fenêtre de tir.
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