Arvalis a mené des essais de désherbage électrique avec le Xpower de Zasso, en 2018 et 2019. Rappelons le principe: faire circuler entre la surface du sol et le sommet des adventices un courant électrique haute tension (6000V), afin de dévitaliser les tissus aériens et les racines. Il s’agit donc d’un désherbage non sélectif, une alternative au glyphosate. L’idée en soi n’est pas nouvelle: Arvalis a retrouvé des traces d’un prototype datant de 1895! Mais, on s’en doute, Zasso a largement modernisé la technique.
Le Zasso Xpower pour le désherbage électrique : vitesse entre 2 et 7km/h
Les essais d’Arvalis ont porté sur différents végétaux: repousses de colza, prairie, pois, blé, avoine, féverole, moutarde, phacélie, vesce. Et à deux périodes: automne et printemps, sur sol sec et sur sol humide. A chaque fois, le Xpower était passé à 3 vitesses différentes (2, 4 et 7km/h). Et comparé à une application de glyphosate.
A l’arrivée, l’efficacité se révèle très variable, entre 1 et 100% selon la modalité. Une vitesse élevée est préjudiciable, mais dans des proportions différentes selon le cas. Les dicotylédones sont globalement plus sensibles que les graminées. Sur rumex et liseron, la biomasse aérienne est touchée mais les rhizomes survivent. Un sol sec semble par ailleurs plus favorable à ce mode d’action. Arvalis a également évalué l’association avec un broyage réalisé 10 jours avant le désherbage électrique : le résultat est meilleur.
Une alternative imparfaite
Le désherbage électrique soulève des questions quant à ses effets sur la faune du sol. Arvalis a également effectué des mesures sur les vers de terre, la biomasse microbienne et le potentiel de minéralisation de l’azote. Ses observations: «en tendance, pas d’impact sur la faune du sol». Mais les résultats sont encore trop partiels pour être affirmatif.
En conclusion, Arvalis écrit: «C’est une alternative au glyphosate, imparfaite selon les conditions d’utilisation et certainement coûteuse d’où la piste de la coupler à d’autres leviers de destruction de type roulage ou broyage plutôt que d’envisager plusieurs passages de Xpower». Les essais de poursuivent, avec une nouvelle version de l’appareil. Mais aussi un ajustement de l’énergie appliquée et un travail en interlignes sur maïs et soja. A suivre…
Ces essais ont été conduits par Arvalis dans le cadre de son projet Digiferme, «Les nouvelles technologies au service de l’agriculture». Ils ont été présenté en téléconférence le 27 avril par Benjamin Collin et Pascaline Pierson, respectivement Chargé de projet Digiferme ® et Responsable de la Station Expérimentale à Saint Hilaire en Woëvre, et Caroline Desbourdes, Spécialiste «agriculture de précision».