Les équations s’affinent. Les résultats des travaux engagés il y a quatre ans avancent sur la prévision de la digestibilité du fourrage et de sa valeur énergétique. Ils permettent à la recherche d’actualiser progressivement les références, avec pour ambition de mieux valoriser le maïs fourrage dans la ration.
Prise en compte du niveau d’ingestion et des interactions
«Une révision des systèmes d’unités d’alimentation (UF, PDI, UE) va être proposée prochainement afin de mieux prendre en compte les niveaux d’ingestion et des interactions entre aliments dans les calculs de rations», explique un guide des nouvelles références, diffusé par les instituts. «Ainsi, dans le nouveau système, les valeurs des aliments ne seront plus fixes.» Elles seront dépendantes des autres aliments dans la ration. Pour le maïs, une estimation de l’impact de la durée de conservation du fourrage sur la digestibilité de son amidon est un autre exemple de paramètre impactant cette évolution des tables et du système d’équations utilisées pour valoriser les analyses de fourrage.
Moins de lait que prévu
Dans l’Orne, OCL a démarré sa campagne d’évaluation des silos. Olivier Raux, ingénieur de l’organisme de conseil, constate que malgré des taux de matière sèche importants à la récolte, «il n’y a pas de catastrophe quant à la conservation du maïs, car avec les éleveurs, nous avons bien anticipé» et les leviers pour compenser le manque d’humidité ont visiblement fonctionné. En revanche, le conseiller observe que les troupeaux qu’il suit, peuvent avoir «des difficultés à faire du lait avec le maïs de cette année». Yann Martinot (OCL) chiffre la différence entre attendu et réel «de 1 à 5kg/VL/j». Mycotoxines, digestibilité des différents composants du fourrage, granulométrie, éclatement des grains…, la recherche avance mais il lui restera encore de nombreux paramètres à intégrer ou écarter pour toujours mieux adapter ses équations. Alimenter des ruminants n’est pas aussi simple que lire dans un livre ouvert.