Nourrir des veaux n’est pas de tout repos. Autant que faire se peut, Jean-François Conan délègue cette tâche à quelques-unes de ces vaches qui deviennent, pour un été, nourrices. Installé en Bretagne, à la tête d’un système herbager où il a notamment développé le croisement de races quatre voies, l’éleveur groupe ses vêlages sur deux périodes, avec un lot principal au printemps.
Objectif de vêlage précoce
Lorsqu’une femelle naît, elle reste 48h avec sa mère. En nourrice, il choisit en priorité une femelle boiteuse, ou susceptible en salle de traite… Lorsqu’elle vêle, et après les 48h passées avec sa progéniture, elle passe à la traite, une journée, puis Jean-François la met en présence de trois génisses (séparées de leur mère au moins depuis la veille) pour qu’elle les adopte.
Quand l’adoption réussit, les nourrices restent au pâturage jusqu’à la fin d’octobre. L’éleveur, soucieux de faire démarrer tôt la carrière de ses vaches, met en avant «une économie de temps appréciable, des économies de concentrés, pas de problème de parasitisme» et un GMQ amélioré: sur des élèves d’environ 550kg, «je gagne bien 50kg, avec cette technique» sur la période et par rapport à une conduite plus traditionnelle.
Réserver une alimentation de qualité
Jean-François alerte: pour les nourrices, la campagne d’allaitement n’est pas une partie de plaisir, «il faut absolument qu’elles soient bien nourries. Autrement, elles peuvent même en mourir». Aussi, il veille à la qualité des prairies qu’il met à leur disposition. Au sevrage, les nourrices que Jean-François Conan souhaite conserver dans le troupeau, intègrent le lot des mises bas d’automne. Il ne les insémine qu’à partir de ce moment-là, les chances de réussite avant étant trop minces.