Les andaineurs à tapis ne sont pas légion dans les campagnes françaises. De quoi susciter l’intérêt des agriculteurs de la Vienne pour lesquels une démonstration était organisée le 11 mai sur le sujet, par le syndicat Eau de Vienne et la Fdcuma 86. Le constructeurs Reiter et Kuhn étaient là. La chaleur qui régnait ce 11 mai près d’Antigny n’offrait par les conditions idéales pour entreprendre l’andainage de luzerne. Fusse-t-il avec un andaineur à tapis…
Des andains à façon
Néanmoins, les participants ont pu évaluer en direct les facultés de ces engins munis de tapis, à préserver malgré tout la qualité du fourrage. Et limiter les pertes au sol. Autre atout de cette famille de matériel: leur capacité à constituer des andains au gré des desideratas de l’exploitant. Au choix, on peut andainer en formant un andain central, latéral à gauche ou à droite, ou par demi-andain. Selon la configuration choisie, les largeurs de travail des engins exposés dépassaient ici les 9m. Leur vitesse d’avancement, conjuguée à leur largeur de travail, assure une bonne rapidité de chantier.
Les représentants des deux constructeurs ont détaillé toutes les possibilités de réglage des appareils. Cela peut être la hauteur du pick-up. Ou bien bien sa vitesse de rotation. Ou celle du tapis et leur tension. Malgré leur dimension, le matériels se sont avérés suffisamment maniables pour effectuer les manœuvre en bout de champ.
Certaines caractéristiques distinguaient les deux matériels présents. L’andaineur Reiter Respiro R9 Profi, était monté sur un châssis 4 roues, étudié pour assurer une stabilité régulière sur toute la largeur. De son côté, le Kuhn Merge Maxx 950 disposait, lors de cette démo, d’un tasse-avant permettant de faciliter l’entrée du fourrage au pick-up, en présence d’une masse végétale importante.
Matériels adéquats pour cultures alternatives
En conclusion, Anaïs Chauvet, de Eau de Vienne, a rappelé les vertus des cultures alternatives. La luzerne par exemple, dont la sobriété en intrants joue un rôle salvateur dans la préservation de la qualité de l’eau. Notamment dans les zones de captage d’eau.
L’exploitant céréalier où se déroulait cette démonstration, Simon Gabillon, a témoigné aussi des atouts de cette plante cultivée chez lui en bio. La luzerne présente un intérêt agronomique en complément des autres cultures habituelles de l’exploitation : blé, orge, colza… Sur son exploitation, la récolte de la luzerne est assurée par un entrepreneur local au bénéficie d’un éleveur voisin.
Aux côtés de Simon Gabillon, une dizaine d’autres agriculteurs locaux sont engagés dans le GIEE Gué de Sciaux. Ils développent comme lui des démarches culturales alternatives. L’enjeu est d’enrayer les risques de pollution. M. Boiron, élu local et président du syndicat d’eau Gartempe et Creuse, a salué en fin de journée les efforts entrepris par les agriculteurs en faveur d’une agriculture durable.
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