Les eurodéputés ont demandé à l’exécutif européen une proposition sur une limite légale au plus tard dans deux ans. Présents dans les huiles végétales partiellement hydrogénées, les acides gras trans sont largement utilisés depuis les années 1950 pour leurs vertus conservatrices et stabilisatrices. Ils se retrouvent notamment dans les aliments frits, les viennoiseries industrielles, les gâteaux et biscuits, les en-cas salés et les soupes déshydratées. « Une consommation excessive d’acides gras trans augmente le risque de maladies cardiaques. Selon les estimations, celles-ci seraient responsables de près de 660.000 décès par an dans l’Union européenne », a pointé l’eurodéputée démocrate-chrétienne allemande Renate Sommer, rapporteuse du texte.
Leur consommation fréquente est aussi associée à un risque accru de diabète, d’infertilité, de maladie d’Alzheimer et de certains cancers, souligne la résolution du Parlement européen. Le texte ne préconise pas la fixation d’un seuil particulier pour ces acides gras trans, laissant à la Commission la tâche de le déterminer. Certains Etats membres, comme le Danemark et la Hongrie, ont déjà néanmoins instauré leurs propres limites. Et le seuil utilisé au Danemark, où, depuis 2003, les huiles et matières grasses ne peuvent pas contenir plus de 2% d’acides gras trans, pourrait servir de référence. Cette mesure « a permis de réduire, de manière considérable, le nombre de décès causés par des maladies cardiovasculaires », note le Parlement européen. Les Etats-Unis ont décidé en juin 2015 de bannir ces acides gras, donnant jusqu’à mi-2018 aux industriels pour les éliminer des produits alimentaires. L’Agence américaine de réglementation des produits alimentaires et des médicaments (FDA) estime que « les huiles végétales partiellement hydrogénées (…) ne sont pas généralement jugées sûres pour être utilisées dans la nourriture humaine ». L’Organisation mondiale de la santé recommande de limiter les gras trans à 1% de l’apport calorique quotidien.
Strasbourg, 26 oct 2016 (AFP)