Sur sa tablette tactile, Michael Horsch lance la vidéo tournée en République tchèque où le constructeur de matériels agricoles développe sa prochaine solution: le Controlled Traffic Farming (CTF). La marque allemande planche dessus depuis cinq ans. A l’écran, un pulvérisateur automoteur autonome et aux dimensions impressionnantes suit les chemins tracés par la voie numérique. Le chef d’entreprise exprime une certitude: «Je ne crois pas aux petits robots. Car quel que soit son rayon d’action, grand ou restreint, en face, on a la même logistique pour gérer une unité.»
Des automates de grande capacité plutôt que des flottes de petits robots
Promodis organisait en Bretagne en fin d’année une présentation de la gamme actuelle proposée aux agriculteurs par le fabricant allemand. Son fondateur Michael Horsch avait donc fait le déplacement et saisit l’occasion de présenter sa vision de l’agriculture et promouvoir les dossiers sur lesquels il planche avec ses collaborateurs.
«Ce qui compte, ce n’est pas le robot, c’est la logique», lance ainsi Michael Horsch en vantant la démarche CTF et d’autres solutions basées sur l’automatisme. Pour la France, l’entrepreneur espère voir arriver sur le marché ces outils du futur «d’ici cinq ans. Ce sera sûrement dans un délai plus court ailleurs, dans d’autres endroits du monde» que le contexte et les réglementations rendent plus accessibles à ce genre d’innovations. Michael Horsch cite l’Europe de l’Est ou le Brésil.
Une réalité d’ici cinq ans ?
Un autre invité phare de l’événement attend ces innovations. Joakim Blunk dirige une ETA de poids en Allemagne, 268 salariés qui interviennent dans trois domaines: l’agricole, l’environnement et la sylviculture. De plus en plus, «nous proposons des systèmes complets, où on fait l’ensemble des travaux, même si ce n’est encore que 5% de notre chiffre d’affaires.» L’entrepreneur de travaux agricoles se targue d’avoir «toujours développé son entreprise par l’attractivité de son service, grâce à la qualité. Jamais par un prix agressif.» Il illustre: «Quand on envoie une ensileuse travailler chez un client, on prépare toute la logistique, on lui renvoie toute une documentation, de la traçabilité…» Il se dit aussi particulièrement intéressé par l’idée du CTF, notamment pour intervenir dans les fermes où il travaille à façon et dans une logique de maîtrise des coûts, de connaissance des données et de qualité du service.