Sous la pression des porteurs de projet et des agriculteurs, la filière photovoltaïque va, à coup sûr, connaître une accélération de son développement. Dans l’Yonne, 50 projets collectifs sont dans les cartons. 40 dans le Loiret. Des projets sur des terres agricoles qui vont pour certaines changer de destination. Face au manque de surfaces disponibles et à la pression foncière, les développeurs visent désormais à conserver la vocation des terres agricoles. D’autant qu’ils peuvent désormais négocier de gré à gré l’achat d’électricité par des clients consommateurs, sans contraintes particulières liées au terrain. «Ils n’ont pas d’autre choix que de coupler la production photovoltaïque à la production agricole», constate Sylvain Deseau, référent énergie à la chambre d’agriculture du Loiret. Les projets d’agrivoltaïsme fleurissent dans les campagnes.
Quelle définition pour l’agrivoltaïsme?
C’est là où les choses se compliquent. «On est en attente d’une définition précise de l’agrivoltaïsme par l’Ademe [Agence de transition écologique].»
Récemment, l’Assemblée nationale et le Sénat ont pris position. Ainsi il ne suffit pas de mettre des panneaux sur un terrain agricole pour faire de l’agrivoltaïsme. Ce qui se dessine, c’est la nécessaire synergie technique entre les panneaux solaires et la production agricole. À l’image du projet pilote agrivoltaïque installé sur un verger de la station expérimentale fruitière Sefra (Drôme) en partenariat avec la chambre d’agriculture du département et Sun’Agri. «La structure a été mise en place pour protéger le verger des aléas climatiques», pose Bruno Darnaud, le président de la station.
À ce jour, le système le plus connu est la production ovine sous les panneaux. L’Institut de l’élevage a même sorti un guide pratique de recommandations sur le sujet. Soulignons que l’élevage de moutons sous les premiers parcs demeurait souvent un prétexte pour valider le projet agricole. «Au bout de quelque temps, il n’y avait plus de moutons!», relate Sylvain Deseau.
Ainsi, la crainte des élus reste de voir émerger des projets prétextes avec une production non pérenne. Ce qui conduit à terme à la perte du foncier agricole. Le deuxième enjeu est d’apporter une juste rémunération à l’exploitant et d’éviter des situations de rente sans activité agricole. «D’où la nécessité de cadrer encore une fois.»
Des projets agricoles
«Les développeurs débordent d’idées pour associer production énergétique et agricole.»
Des panneaux ombrières, des hauteurs de 2,5m pour les moutons, de 6m pour les volailles, des panneaux verticaux permettant des cultures diversifiées, etc. Si bien que les règles fixées en 2019 par la chambre d’agriculture du Loiret pour les premières demandes ne sont plus adaptées.
Ainsi, «elles sont amenées à évoluer.»
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