Après avoir participé à une formation de responsables où le dispositif DiNA cuma était présenté, le président Cédric Leroux et ses collègues partageaient une conviction : « Plus question de vivre sur ses acquis ! Au-delà du matériel, il nous fallait professionnaliser l’organisation interne. » Dans cette petite cuma, où tout le monde pratique l’agriculture de conservation et développe les couverts végétaux, une problématique venait à point pour enclencher l’évolution souhaitée. « Elle a permis de matérialiser l’intérêt de prendre du temps pour y réfléchir en confrontant notre besoin avec sa faisabilité humaine et organisationnelle. »
D’abord une clarification
Pour l’investissement prévu avec le semoir en semis direct, les responsables voulaient à la fois une bonne approche et de bonnes règles. « L’intérêt du DiNA cuma est de se faire accompagner par une personne extérieure qui apporte sa distance, surtout son expérience », souligne le président. Laurent Carpentier est venu animer les réunions, en reprenant les bases. « Nous avons effectué une clarification : qui est responsable de quoi ? Comment faire le lien pour répartir bien les tâches ? Pour que le président ne soit pas toujours sollicité ? Comment laisser de la place à celui qui souhaite plus s’impliquer ? Voire prendre des décisions. »
Se réunir peut être concret
La question du « comment semer aussitôt après la moisson » interrogeait le groupe semoir, mais pas seulement ! L’organisation du groupe moissonneuse-batteuse était bousculée par l’arrivée d’un semoir de semis direct, qui supposait de lui dédier une personne et un tracteur. Comment faire pour commencer à semer aussitôt après la moisson quand certains n’ont pas fini de récolter ? » Les adhérents ont opéré ensemble une semi-révolution : « Nous avons finalement choisi de mettre la moisson et le semis des intercultures en organisation de chantier. » Cette décision a occasionné l’achat d’une nouvelle moissonneuse-batteuse. Les premiers semis sur ce mode ont été réalisés l’été dernier. Avec succès !
Soulever les problèmes
Alimenter ensemble la réflexion commune, en soulevant les problèmes éventuels, a été bénéfique. « Le dispositif d’accompagnement est intéressant, se réjouit Cédric Leroux. C’est pourquoi nous avons envisagé de solliciter un deuxième DiNA cuma dont l’objectif reste à préciser. Il pourrait concerner la répartition des tâches par rapport au matériel à betteraves, au semoir à engrais, à la traction… S’adressant à toute la cuma, il pousse la dynamique »!
Du rythme à la réflexion
« Les cuma de l’Oise, de l’Aisne et de la Somme sont entrées dans la fédération Hauts-de-France en 2016. L’accompagnement dont elles bénéficiaient jusqu’alors était plutôt axé agro-équipement, explique Laurent Carpentier. La cuma de la Vallée Bleue faisait partie des cuma qui fonctionnent avec du bon sens, des règles orales et peu d’écrits. Sa gestion était plutôt calquée sur le modèle d’une exploitation. Le fait qu’elle ait eu besoin de faire évoluer une activité et de s’interroger dans la foulée sur l’élargissement ou pas du groupe, a permis de revenir ensemble sur les règles spécifiques aux cuma. » Il constate que la cuma a progressé au-delà de cette activité. « Tous ont acté l’intérêt d’un appui extérieur pour donner des échéances, un rythme à la réflexion, d’où la demande d’un nouvel accompagnement en DiNA cuma. »
Cet article est issu du spécial Hauts-de-France de mai 2019.