Quel que soit le type de nettoyeur de drains, la première étape du chantier consiste à retrouver les drains et ouvrir une tranchée pour y accéder. Il est donc souhaitable avant tout de posséder des plans de réalisation précis du drainage. Le principe de fonctionnement est le même pour tous les appareils. Un tuyau est introduit dans le drain. Le furet installé au bout envoie de l’eau sous pression vers l’arrière ce qui permet de faire avancer le tuyau automatiquement. Seules différences: la pression qui varie de 30 à 200 bars et le débit d’eau qui est de l’ordre de 30 l/mn avec la haute pression et de 80 l/mn à 120 l/mn pour la basse pression.
Les jets inclinés vers l’arrière permettent de faire avancer le tuyau dans le drain tout en découpant les racines sur son passage.
20 ans d’expérience
A la cuma de Levezou (12), on a fait le choix de la haute pression depuis plus de 20 ans. «On ne va pas changer un système qui fonctionne bien», explique Sébastien Frayssinhes, président de la cuma. Aujourd’hui, ce sont deux appareils qui sont en service pour 90 adhérents. L’utilisation des nettoyeurs de drains est donc une routine pour cette cuma. La prise en main est facilitée par l’expérience. «Les adhérents qui ont le plus de pratique font une formation aux nouveaux utilisateurs, ce qui limite la casse.» Le travail est effectué au printemps. A cette époque, les drains sont souvent remplis d’eau et cela permet une bonne évacuation lors du nettoyage. En revanche, la haute pression semble indispensable pour les utilisateurs. «C’est le seul moyen de décaper l’intérieur des drains. La pression permet de couper les radicelles qui tapissent l’intérieur du drain et réduisent rapidement son efficacité.» La haute pression a tout de même des limites. Les racines d’arbres sont généralement trop grosses pour être découpés par la pression et forment immanquablement un bouchon. Un compteur métrique placé sur le devant de la bobine permet de connaitre précisément la distance de l’obstacle par rapport à la machine. Il suffit donc de reporter la mesure sur le terrain pour repérer l’endroit exact du problème. L’oxyde ferrique peut aussi provoquer une baisse d’efficacité du drainage dans certaines régions en tapissant l’intérieur des drains avec une couche assez résistante. «Le fait de passer le nettoyeur de drains haute pression régulièrement permet de diminuer ce phénomène», explique Sylvain Saulias, salarié de la cuma de drainage la Bourbonnaise (03).
Pour protéger la pompe des déboucheurs haute pression, le filtre doit être régulièrement nettoyé.
Le choix de la robustesse
A la cuma départementale Défis (85), le choix s’est porté sur du matériel basse pression. «Il possède une pompe moins fragile, car moins sensible aux impuretés pouvant se trouver dans l’eau d’alimentation de la machine. Comme il est utilisé par de nombreuses personnes, c’est une sécurité supplémentaire», explique Denis Thibault, responsable du matériel. Pour les utilisateurs, la basse pression ne semble pas être un handicap. «Nous n’avons pas d’oxyde de fer et la pression semble suffisante pour supprimer les radicelles.» Le prix était aussi un critère de choix. 14000€ pour une machine avec 400m de tuyau, toutes les options comme la pompe d’extraction des boues et un détecteur de drains pour les chantiers avec des plans imprécis. Il faut compter 3000€ supplémentaire pour un matériel haute pression sans détecteur de drains. Concernant la quantité d’eau utilisée, «c’est une question d’organisation et cela ne nous semble pas pénalisant.»
