« La volonté de la fédération, c’est d’offrir aux cuma un maximum de services possibles », a posé en préambule Bernard Tressols, son président. Et cette assemblée générale, comme de coutume, a été l’occasion d’illustrer le dynamisme des groupes tarnais et de l’équipe –salariés et administrateurs- qui les accompagne.
Parmi les attentes exprimées par les adhérents lors de la consultation sur l’avenir des cuma, sont ressorties deux priorités : d’abord travailler mieux, plus vite et à coût maîtrisé, en suite résoudre les problèmes de temps et de disponibilité sur les exploitations.
Le service complet est la solution spontanément évoquée par une grande partie des participants, qui y voient notamment la possibilité de faire appel à un complément de main d’œuvre, de se libérer du temps, de faire appel à une personne qualifiée pour de la conduite ou de l’entretien, avec en exergue la notion d’efficacité.
La mise à disposition, aujourd’hui offerte aux Cuma sans restriction en levant l’option « groupement d’employeurs », fait partie des options aussi soulevées, pour le travail administratif et sur l’exploitation.
Des petits groupes qui échangent peu pour le moment
« Le nombre d’adhérents va diminuer », ont noté Marie Kuhn, en charge de ce dossier à la fédération et Guillaume Bourguès, l’administrateur qui l’a accompagnée. « Mais les surfaces à travailler resteront les mêmes », ont-ils souligné, même si se dessinent la disparition de certaines activités.
« Notre réseau est constitué de petits groupes qui ont peu l’habitude de travailler ensemble », et cela doit changer pour mettre en place des services cohérents au niveau des bassins de vie, ont-ils conclu car « chaque Cuma ne pourra pas créer de service complet pour toutes les activités.
D’où la nécessité, pour les groupes qui veulent durer, de « redevenir un lieu privilégié où l’on se retrouve pour parler de nos métiers », où les projets ne sont pas portés seulement par le binôme président/trésorier mais l’ensemble des adhérents. Concrètement ? « Parlez-vous, parlez de vous, mettez en place des responsables d’activité sur plusieurs cuma… A aussi été soulevée la possibilité de faire évoluer les statuts des Cuma pour que les groupes puissent s’adapter aux évolutions rapides des stratégies d’exploitations.
L’AG a permis, outre ce travail, de mettre en lumière la richesse des initiatives des Cuma dans le département (via notamment les témoignages et le Challenge Cuma), tant dans le domaine de l’innovation technique et organisationnelle, que dans les formes d’emplois proposés. A titre d’exemple, Régine Astruc, en charge de l’emploi, a recensé 21 formes de service complets dans le Tarn !
Fauche : +9€/ha pour un tracteur et un chauffeur
La fédération a mis à jour ses références sur le service complet en fauche. La difficulté a consisté à bien caler les durées d’amortissement en fonction de la durée de vie possible des machines et les prévisionnels d’activités. « Une partie du surcoût lié au tracteur et au chauffeur est absorbé par la réduction des charges. Ceci sans compter les gains d’efficacité liés au travail d’un chauffeur professionnel. Au fila, la fédération a estimé à +9€/ha le surcoût du service complet pour cette activité, avec un tarif de 24€/ha facturés pour l’utilisation d’une faucheuse traînée, et 33€/ha pour un groupe de fauche complet avec chauffeur.
Le Challenge cuma, soutenu financièrement par le Crédit agricole Nord- Midi Pyrénées, à cette année récompensé les Cuma :
- D’Andillac : « l’arrivée de nouveaux adhérents dope les activités de la Cuma » : 1er prix
- De Carlus : « Renouvellement de la machine à vendanger » : 2e prix
- Des éleveurs de la région du Ségur : « un salarié temps plein pour la Cuma et les exploitations » : 3e prix
- De Labessonies : rebooster l’activité avec l’achat d’un semoir de SD polyvalent : 4e prix
- De Monestiès : une intercuma pour trier et traiter ses semences : 5e prix
- De Mondragon Saint-Julien du Puy : achat d’une ramasseuse de pierres et remis en état d’un andaineur de pierres (6e prix)
Christophe Perraud, secrétaire général de la Fédération nationale des Cuma, a salué le travail de projection dans l’avenir des 3 fédérations occitanes (Tarn-et-Garonne, Tarn et Aveyron). « C’est une très bonne démarche. Il faut que nous relancions cette question de la résilience des groupes au niveau national. » Il a souligné le travail réalisé ces dernières années au niveau national : « l’écoute est plus forte et nous sommes de plus en plus associés aux réflexions, car nous faisons bien, nous le faisons savoir et nous le partageons », même si, notait-il, toutes les batailles, notamment celle de la reconnaissance de l’agriculture de groupe, ne sont pas gagnées. Évoquant la récente possibilité d’affecter 50% du montant des subventions à l’amortissement des matériels, il a précisé que « cela engage la responsabilité des élus dans les cuma. Le travail de conseil des AGC vous permettra d’être accompagnés au cas par cas. »