Les jeunes sont très tôt sensibilisés à l’importance de la coopération dans le monde agricole. Au lycée agricole Les Sardières de Bourg-en-Bresse, la notion de coopération est abordée dès la Seconde. Fin 2015, les jeunes d’une classe de Terminale Bac CGEA (Conduite et gestion des exploitations agricoles) visitaient la cuma de Saint-Etienne-du-Bois, «Le Châtelet ,», et recevaient dans leur établissement le président d’une autre cuma (celle de Viriat), M. Buathier, pour des échanges constructifs sur les valeurs coopératives et les intérêts multiples d’adhérer à une cuma.
Vision économique….
Interrogés sur leur ressenti et leur vision de la cuma, quatre jeunes (Mélina, Marlène, Corentin et Dylan) ont décortiqué et bien saisi tous les aspects relatifs à ce mode de fonctionnement, tant sur le plan de l’organisation du travail (prise de décision, planification…) que sur la gestion du matériel et financière.
Ils se sont dits notamment impressionnés par la taille de la cuma du Châtelet (400adhérents, dont 170 très actifs, douze salariés et un bureau composé de onze membres). «C’est la première fois qu’on visitait une aussi grosse cuma», confie Corentin. «Nous avons été accueillis par le directeur qui nous a expliqué en détail l’historique, le fonctionnement du bureau, nous a fait visiter tout le parc de matériels, puis nous a informés sur les données économiques. Nous avons surtout été marqués par le nombre important de salariés et d’adhérents, et le chiffre d’affaires (1,3million d’euros). Les exploitations s’endettent moins en adhérant à une cuma. Le matériel est toujours entretenu et c’est souvent du matériel de dernière génération.»
… et engagement humain
Beaucoup plus modeste, la cuma de Viriat (45adhérents dont 16 dépositaires chez qui sont stockés les matériels) leur a montré un autre visage de l’organisation en cuma, mais tout aussi intéressant quant à l’efficacité du système.
De ces rencontres, sont nées des réflexions, couchées sur le papier, à travers une note de CCF (contrôle de certification en formation) préparée dans le cadre du module d’adaptation professionnel (MAP) sur le thème: «Travail en groupe et agriculture durable». «Le choix de ce thème nous paraissait incontournable pour les préparer à leur future installation. Ne pas leur présenter les cuma serait une erreur», souligne leur professeur, Pierre Mouroux.
Peu de limites ont été ressenties quant à l’utilisation du matériel en commun, exceptée cette remarque: «Le fonctionnement en petite cuma repose beaucoup sur l’engagement de certaines personnes. C’est un peu difficile de satisfaire tout le monde.»