Où en est le maraîchage en cuma? «Nous avons identifié le fait que ni les maraîchers ni les structures qui les accompagnent ne connaissent le modèle cuma», posait Magali Laporte, directrice de la fédération des cuma de Haute-Garonne et d’Ariège, lors d’une rencontre dédiée aux échanges pour maraîchers et agriculteurs sur de petites surfaces. Or, sur ce type d’exploitations et en particulier en maraîchage, les installations hors-cadre et/ou acquise suite à une reconversion professionnelle sont de plus en plus nombreuses. Les échecs également. Notamment en raison de la forte pénibilité des travaux.
D’où l’intérêt de la mécanisation partagée pour des maraîchers dotés de capacités d’investissement souvent restreintes, et parfois isolés, professionnellement parlant.
«Nous avons donc organisé quatre rencontres dédiées pour faire connaître les cuma et évaluer les besoins, en Haute-Garonne et Ariège», a détaillé Magali Laporte, lors de ce rendez-vous à Daumazan-sur-Arize.
L’objet de cet événement ultérieur était cette fois de faciliter échanges et rencontres entre agriculteurs intéressés et des représentants des cuma, mais aussi d’autres structures.
Deux types de cuma pour le maraîchage
En Occitanie, et notamment dans le Tarn, il existe déjà quelques cuma au sein desquelles des agriculteurs se partagent des outils dédiés à la production maraîchère. En outre, on observe deux grands profils. D’une part, les cuma spécialisées. Comme la cuma départementale Maraîchage du Tarn, dont les matériels voyagent sur une remorque, où les responsables réfléchissent à créer un second pôle d’activité. D’autre part, quelques cuma ‘traditionnelles’ d’éleveurs ou de céréaliers qui diversifient leurs productions avec du maraîchage, le plus souvent de plein champ, et investissent dans des matériels spécifiques
Ainsi, ces expériences fournissent des références aux équipes d’animation des fédérations de cuma d’Occitanie.
Signe que la demande mûrit, d’autres formes d’intégration commencent à apparaître, comme en témoignaient deux agriculteurs, Thibaut Roger et Stefan Schelbert, respectivement maraîcher et arboriculteur, tous deux en bio (Nature et progrès) et traction animale sur la commune de Campagne-sur-Arize.
«Je suis à l’initiative de la section maraîchage de la cuma. Elle compte aujourd’hui neuf adhérents dans un périmètre resserré de 3-4km, expliquait ainsi Thibaut Roger. Nous allons nous partager un tracteur. Installé depuis 2016, je travaille 1ha de plein champ en traction animale. Je faisais aussi appel à de la prestation auprès de voisins. Mais c’était compliqué, pas toujours fait comme je le souhaitais, pas toujours au meilleur moment. Suite à l’enquête impulsée par fdcuma 31-09, nous avons parlé du tracteur avec Stefan. L’animateur, Julien Martin, a fait le lien et nous a mis en contact avec la cuma de l’Arize, une cuma de ‘polyculteurs’ éleveurs. Nous attendons aujourd’hui la livraison du tracteur, un Kubota de 110ch. L’adhésion est conditionnée au suivi d’une formation à la conduite et à l’entretien.»
Recréer des liens
Julien Martin, animateur agro-équipement au sein de la fdcuma 31/09, détaille: «La mise en relation a été très progressive. La cuma avait amorti ses matériels et se trouvait plutôt en perte de vitesse. Suite aux premiers échanges, le président m’a appelé pour me proposer d’accepter ces nouveaux adhérents, avec l’idée qu’ils intègrent le conseil d’administration. Pour chaque poste, il y a désormais un binôme. Aujourd’hui, la dynamique de la cuma est très encourageante, plutôt tournée vers des projets.»
Finalement des ponts se créent entre différents types d’exploitations sur un territoire. De plus, ces agriculteurs, installés sur de petites surfaces, devraient aussi améliorer leur confort de travail et sécuriser leurs productions.
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