Opportunités et projets ne manquent pas à la cuma d’Ostibarre. Mais les responsables la font évoluer avec le souci de ne pas déstabiliser, de répondre à un besoin et de conserver des exploitations vivables. Beaucoup de bon sens pour ce groupe qui carbure aussi à la convivialité. Après la mise en route, les adhérents se retrouvent autour d’un verre, comme c’est le cas lors des AG qui peuvent durer… presque 24 heures!
Quels projets des exploitations touchent la cuma d’Ostibarre?
Les exploitations vont globalement bien, avec une bonne valorisation du lait via l’AOP Ossau-Iraty. La cuma regroupe des adhérents sur huit villages dans la vallée d’Ostibarre. Elle a été créée dans les années 80 autour de l’activité ensilage qui a énormément diminué. Le cahier des charges de l’AOP l’interdit désormais.
Suite à l’incendie de l’ensileuse, la cuma a renouvelé son matériel. Et comme les surfaces n’étaient pas au rendez-vous, on a fusionné pour cette activité avec la cuma Donazaharre, à une quinzaine de kilomètres. Aujourd’hui l’activité qui fonctionne le mieux, c’est l’enrubannage. Nous avons trois machines, dont une est proposée en service complet. Cette prestation intéresse les adhérents, à la fois pour le gain de temps, et parce que les machines sont de plus en plus techniques. C’est aussi pour cela que l’on propose les mises en route, comme aujourd’hui.
Quels sont les questionnements du groupe?
La cuma est une cuma de territoire. Avec un groupe d’adhérents plus jeunes, nous avons intégré le conseil d’administration, puis je suis devenu président il y a 4 ans. C’est comme sur une exploitation: les jeunes ont une autre vision.
Mais la génération précédente nous transmet un outil opérationnel, et ils nous ont aussi conseillés. Sur huit villages, nous n’avons pas tous les mêmes priorités, pas les mêmes tailles de tracteurs non plus. Donc nous avons mis en place des groupes plus petits sur certains secteurs.
Cela a permis de redynamiser les investissements: on a récemment acquis des épandeurs à fumier, des broyeurs, trois bennes monocoques, on va investir dans une fendeuse à bûches… Ma génération a peut-être plus conscience de la nécessité de s’entraider.
C’est une fierté d’avoir ses machines, mais économiquement, on voit que ça ne vaut pas le coup d’en avoir une pour qu’elle travaille 15 jours dans l’année. Et quand l’orage arrive, on va aider le voisin qui risque de perdre sa récolte. Malgré tout, les tarifs de la cuma sont un peu pénalisés par le manque de volumes; nous avons deux ETA sur les huit communes. Mais ce sont aussi des acteurs économiques et nous travaillons en bonne intelligence; j’ai moi-même été chauffeur pour la cuma et pour une ETA.
Quelles opportunités identifiez-vous?
Ici, la culture, c’est l’herbe, et le cœur de l’activité, ce n’est pas le tracteur mais le troupeau. Il y a du potentiel sur de petits matériels d’élevage. Je suis étonné aussi qu’on n’arrive pas encore à aller plus loin dans la fenaison en cuma, par exemple une presse à balles carrées, les ETA n’en ont pas. On m’a dit qu’il faudra attendre une génération, c’est peut-être vrai.
Un tiers de nos adhérents transforment leur lait à la ferme, la cuma pourrait peut-être servir de support à un atelier collectif. On a l’exemple tout près de la cuma Xuhito, sur la viande. Nous avons aussi le projet de construire un hangar, avec des panneaux photovoltaïques. Et il y a certainement du potentiel dans le secteur du bois-énergie; nous avons une école, une laiterie à chauffer et il y a des hectares de forêts autour qui ne sont pas exploités.
La cuma d’Ostibarre en bref
- 80 adhérents
- Productions: ovin lait (pour l’AOP Ossau Iraty)
- SAU moyenne: 25ha, plus des estives à proximité
- Activités principales: enrubannage, ensilage, épandage du fumier, transport, tracteur de pente, broyeur, semoir de SD (regarnissage des prairies)
- Chiffre d’affaires: 58.000€
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