«Tout a démarré avec mon voisin Régis Smee qui a le goût de l’entraide au point de se projeter dans l’assolement en commun.» Avec cet esprit, l’idée d’acheter du matériel à plusieurs a cheminé naturellement. Louis Latour, de la frcuma des Hauts-de-France, est donc venu leur expliquer le fonctionnement d’une cuma.
«La première fois, se souvient Paul, nous étions juste une dizaine qui nous entendions bien. La seconde réunion s’est ouverte aux agriculteurs du secteur. A l’issue de la présentation, un groupe s’est formé. Nous avons constitué le bureau en incluant 2-3 jeunes administrateurs, plus 3 stagiaires, dont moi. L’activité de la cuma pouvait démarrer!»
Rapidité des décisions
Si la cuma Flandres Littoral compte une dizaine de trentenaires, tous les âges sont représentés. Ensemble, ils ont déjà acquis: «Deux déchaumeurs à disques rapides, un broyeur, une remorque trois essieux de grande capacité, une arracheuse à pommes de terre, un rouleau Cambridge, un camion frigorifique pour la viande…» Et divers petits matériels comme la rigoleuse pour tirer des tranchées.
Soit «550.000€ d’investissement», réalise Paul. Sans compter la bineuse de précision avec détecteur d’adventices et la retourneuse à lin qui arriveront bientôt compléter ce matériel en commun.
Souplesse d’organisation
«Les chantiers se sont quasiment organisés tout seuls!» Il faut dire que les réunions se passent dans une bonne ambiance. Planning et communication sont en place. Le groupe WhatsApp suffit pour gérer le rouleau Cambridge ou la remorque. «Il nous faut être plus carrés avec le gros matériel, car nous pouvons être à une demi-journée près, par exemple, avec le déchaumeur. Nous utilisons alors myCuma Planning, le logiciel de la fncuma.»
Reste des marges de progrès. «Les frais généraux sont assez élevés, note Paul. Nous allons regarder de plus près, par exemple du côté de l’assurance.»
Ils se sont donnés entre 5 et 10 ans pour arriver à organiser l’assolement en commun, le temps de mieux se connaître. «Mais nous avions prévu 3 ans pour créer la cuma Flandres Littoral et nous l’avons faite en 18 mois!»
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Hauts-de-France – Mai 2020.