La cuma Ensil’vit à Devrouze a fait l’objet d’un circuit de visite, le 13 juin, lors du congrès national de Gaec & Sociétés. Les congressistes étaient présents pour échanger autour de l’organisation de ce collectif et de l’implication des adhérents dans des projets de création d’énergies renouvelables. Cette cuma regroupe 11 adhérents, 60 matériels (épandage, transport, manutention, ensilage, travail du sol, fenaison) et 2 hangars de stockage de matériel avec toit photovoltaïque.
Des membres qui ne se contentent pas de partager la soixantaine de machines agricoles et les locaux qui les abritent, mais qui participent aussi à une banque de travail et une banque d’entraide. Un chantier de fenaison en commun a également été mis en place.
L’homme au cœur du collectif
La première génération de responsables a su transmettre son outil de travail. Depuis plus d’un an, une nouvelle équipe a pris en main la responsabilité de la cuma Ensil’vit: Fabrice Mayo (président) et Frédéric Bon (trésorier) succèdent à Jean-Claude Richard et Laurent Boivin.
Les nouveaux statuts des cuma leur offrent la possibilité de devenir groupement d’employeurs. Une réflexion est menée avec l’aide de la Fédération des cuma, afin d’étudier la possibilité pour Ensil’vit de créer cette nouvelle activité. Le but étant que le salarié soit embauché pour entretenir le matériel de la cuma, mais qu’il puisse également effectuer des travaux chez les adhérents demandeurs de main-d’œuvre.
Faire évoluer la vision de l’agriculture par la société
Portée par 6 exploitations adhérentes à la cuma, une réflexion collective est menée depuis 2013 pour un projet de méthanisation sur la commune de Simard. De cette réflexion, la SAS AgriMéthaBresse a vu le jour en prenant pour président, Laurent Boivin.
Le but initial de ce projet était de faire évoluer la vision de l’agriculture par la société à travers deux volontés: d’une part, réduire les nuisances olfactives lors de l’épandage et d’autre part, sécuriser les revenus en consolidant le milieu agricole et économique sur le territoire. «Des projets aussi conséquents nécessitent l’investissement en temps de tous», a précisé Laurent Boivin. Le fait de mener un projet de cette envergure à plusieurs permet d’échanger des idées, de comparer les points de vue, de constituer un soutien moral lors d’imprévus et de renforcer les liens entre les associés. Les travaux de construction ont débuté courant juin 2019.
Pour plus d’informations : http://agrimethabresse.info/
Par ailleurs, la cuma de Sommant a également été présentée à l’occasion du congrès national de Gaec & Sociétés. Le rendez-vous était donné sur l’exploitation du Gaec Lavesvre, à Tavernay en Saône-et-Loire (près d’Autun). L’un des associés, Guillaume Lavesvre, est président de la cuma de Sommant.
Le thème principal de ce circuit de visite était le GIEE de l’Autunois: sa création, ses ambitions et ses actions. Après la présentation de Sophie Mobillon, de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, le président et les membres ont développé et partagé leur expérience, ce qui a suscité un débat très riche avec les participants.
Le travail en commun? Une évidence!
L’objectif était aussi de faire le lien avec la cuma de Sommant. L’historique a ainsi été présenté:
- 1963: création d’une première cuma ;
- 1975: création de la cuma «la Nouvelle» (avec des adhérents de Sommant et Tavernay essentiellement) avec quelques matériels de travail du sol, un semoir traîné et un semoir à engrais ;
- 1980: achat de l’ensileuse automotrice grâce à la culture du maïs qui a permis d’augmenter l’activité, grâce au travail du semis et de la récolte où des moyens matériels et humains ont été nécessaires.
De façon globale, le travail en commun a largement été mis en avant. Aujourd’hui, la cuma de Sommant regroupe 45 adhérents autour d’une cinquantaine de matériels (dont une mélangeuse automotrice) et a embauché un salarié à temps complet depuis 2015 (en priorité chauffeur de la distributrice à temps plein en hiver et chauffeur de l’ensileuse et de la moissonneuse). Sur une dynamique notable et durable, la deuxième génération est aujourd’hui en marche. La cuma est attractive par l’augmentation de l’activité et les services qu’elle apporte.
Le travail en commun est une évidence: chantiers d’ensilage, groupe mélangeuse depuis 2007, chantiers de fenaison depuis quelques années. Un focus a été fait sur la section mélangeuse qui regroupe 6 exploitations autour de la machine. L’objectif est de se libérer du temps et faciliter l’organisation de travail en mettant des moyens humains et matériel pour réaliser l’astreinte quotidienne (tâche réalisée par le salarié).
Cuma et GIEE complémentaires
La section foin a également été mise à l’honneur pour son organisation, ses débits de chantiers et la maîtrise des coûts de mécanisation. Le tout en soulignant l’entraide et la convivialité, qui permettent de réaliser le travail même en cas d’absence.
Finalement, le GIEE est un lieu de réflexions et de formations qui crée l’impulsion et encadre la démarche. La cuma est le moyen idéal pour mettre en œuvre pratiquement les idées émises.