C’est un format fréquemment rencontré dans les cuma ensilage. Un groupe de taille modeste, qui privilégie avant tout une qualité de service à des tarifs raisonnables. En conservant une stabilité de la surface est en s’appuyant sur une bonne implication des adhérents, la formule aboutit à un résultat remarquable, comme à la Copechagnière (Vendée), où avec un total de 150h/an, la cuma la Garenne propose un service avec une six rangs de 2018.
Si le groupe est stable et que les adhérents s’impliquent
On trouve dans ces groupes des machines de petit gabarit, 350 à 450ch, six rangs, plus ou moins récentes. La cuma vendéenne a acheté sa 8100 (John Deere) neuve, avec un bec six rangs et un pickup 4,5m, 265.000€ il y a deux ans, après avoir anticipé son financement grâce à quelques campagnes réalisées sans emprunt à rembourser.
Via une banque de travail, les adhérents réalisent eux-mêmes la conduite (5 chauffeurs), ainsi qu’une partie de l’entretien. Le cas de figure est assez classique dans ce format de groupes d’une demi-douzaine d’élevages attachés à l’entraide. Les sept adhérents de la cuma ensilage la Garenne réalisent une moyenne annuelle de 240ha de maïs et 200ha d’herbe que leur machine couvre en près de 150h/an. Le coût de l’ensileuse est affecté à l’heure, 200€/h, hors conduite et sans fuel puisque chaque adhérent fait le plein à chaque fin de chantier.
Anticipation
Néanmoins, ces petits groupes rencontrent parfois des difficultés de renouvellement de leur ensileuse lorsque des surfaces sont perdues en raison d’une évolution des structures, d’arrêts de la production fourragère. Il arrive également que ce soit avec les questions de conduite et d’entretien que des difficultés arrivent. Dans tous ces cas, l’augmentation des prix des machines, ne fait qu’accentuer les problèmes. La solution du regroupement avec un groupe similaire proche permet de continuer l’activité avec un format qui reste malgré tout ‘modeste’. Rien que sur un département comme la Vendée qui représente un parc de 90 ensileuses, chaque année 2 à 3 fusions s’opèrent de la sorte.
En attendant, la recette qui favorise la pérennité reste: un engagement des adhérents à tous les niveaux (surfaces, implication dans l’organisation), l’anticipation du renouvellement du matériel et des pannes (faire des provisions dès que possible et assurer un bon suivi de l’entretien). Lorsque le groupe est stable en termes de surfaces à réaliser, les choses sont plus simples. Cela n’empêche pas de prévoir des sécurités: en cas de changement de pratiques d’un éleveur par exemple, le groupe de la Copechagnière se laisse la possibilité de facturer les charges fixes en fonction des engagements. Aujourd’hui, les sept adhérents constatent que le service est au rendez-vous, avec des chantiers permettant une qualité de travail jusqu’au tassage des silos. Leur automotrice constitue même une sécurité sur le territoire. Elle dispose relativement aisément d’une latitude suffisante pour dépanner des groupes voisins.
Points forts de cette organisation | Points de vigilance |
- Souplesse de planning - Facilité relative pour récolter au bon stade partout - Adhérents proches géographiquement - Débit de chantier de l’ensileuse raisonnable qui facilite l’organisation du chantier et la qualité du tassement du silo. - En réalisant peu d’heures sur une campagne, l’ensileuse peut facilement être conservée 8 à 12 années. | - Fragilité face au risque d’évolution des surfaces à réaliser. - Point d’attention à avoir sur le maintien de la qualité du travail. - Lorsque la machine vieillit, la cuma n’a pas accès aux dernières innovations - Les adhérents doivent consacrer du temps à l’ensemble des chantiers (entraide). - Obligation d’anticiper financièrement les renouvellements de matériels (en particulier en maintenant le tarif une fois l’emprunt remboursé) |
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