«Avec quatre éleveurs, nous avons mise en place la cuma Eleveurs de liens, en octobre 2018. Nous avons les mêmes objectifs et les mêmes contraintes d’éleveurs. On se comprend bien. Nos choix sont plus faciles à faire et c’est tout naturellement que j’ai accepté la présidence de la cuma», explique Mathieu Bertin, jeune éleveur de vaches laitières.
Partager le travail
Pour responsabiliser les adhérents, le matériel est réparti sur les différentes exploitations. «Je ne souhaite pas que la cuma investisse dans un hangar pour stocker à un seul endroit tout le matériel. Je crains que la gestion soit plus compliquée. Aujourd’hui, nous fonctionnons avec un responsable par matériel. Il est chargé de son entretien et des réparations. Cela implique chacun et partage le travail!», explique le jeune président.
Une cuma d’éleveurs pour mieux s’équiper
La cuma Eleveurs de liens, située à Henneveux dans le Pas-de-Calais, possède une désileuse automotrice. En plus du matériel, elle met à disposition de la main-d’œuvre auprès de ses adhérents. «La cuma a embauché deux salariés à mi-temps pour nous aider toute l’année. Grâce à cette organisation, nous sommes soulagés dans nos activités. Ils nourrissent les bêtes et entretiennent aussi l’automotrice. A plusieurs, ce schéma réduit nos coûts et nous permet plus de souplesse dans notre organisation quotidienne.»
Face à la conjoncture, ne pas rester seul
Pour Mathieu Bertin, les cuma sont une nécessité surtout en élevage car le matériel est de plus en plus cher. «Seul, on investit parfois dans du matériel sur-dimensionné par rapport à la structure de l’exploitation. Economiquement, ce n’est pas rentable. A plusieurs, on peut davantage se le permettre. Nous pouvons donc raisonner différemment le renouvellement de notre matériel.»
Pour l’éleveur, la conjoncture actuelle incite à être très prudent sur les investissements et les annuités de remboursements. «Il faut s’adapter sans cesse aux marchés, aux cours des céréales et du lait, pour ajuster sa politique de renouvellement. Avant chaque investissement, je calcule la rentabilité du matériel et je vérifie aussi s’il est utile et nécessaire pour améliorer mon système.»
Quelle que soit la taille de la cuma, c’est le contact humain qui plaît avant tout à Mathieu Bertin. «En tant que président, je rencontre de nombreux interlocuteurs: adhérents, commerciaux, animateurs frcuma. Les échanges sont intéressants et je me sens impliqué. Avec d’autres exploitants, nous comparons nos coûts de production et nos marges. Ainsi, nous assumons nos choix et nous essayons d’avoir une vision plus long terme même si, je le reconnais, ce n’est pas toujours évident.»
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Hauts-de-France – Mai 2020.