La cuma du Vieux Moulin, dont le siège est situé à Seuzey dans la Meuse, a été créé en 1995. Objectif: mettre en place une cuma intégrale dans le prolongement d’un assolement qui réunissait quatre exploitations depuis longtemps. «La gestion du matériel devenant ingérable, la création de la cuma nous a permis de structurer les aspects financiers, fixer des règles de fonctionnement, mieux gérer les aspects carburant, entretiens et assurances. En résumé: un cadre juridique qui convenait bien au groupe.»
Maîtriser les charges de mécanisation
Dès 2014, le nouveau président de la cuma, Clément Marie, souhaite anticiper et préparer deux départs en retraite sans attendre le dernier moment. L’opportunité se présente de se rapprocher d’autres agriculteurs du secteur dont les objectifs semblaient se rejoindre: saturer et optimiser l’utilisation d’un parc matériel, en vue de maîtriser les charges de mécanisation. La cuma du Vieux Moulin, pour la mécanisation, puis la SEP du Vieux Moulin pour gérer les assolements, intègrent ces nouvelles exploitations dès l’automne 2015.
Une organisation du travail se met alors en place autour des différents chantiers (pulvérisation, semis, récolte, stockage…). La première campagne se soldera par cette fameuse récolte 2016, qui s’est avérée compliquée pour beaucoup. Les membres de la cuma sont unanimes sur l’analyse de cette première année. «L’optimisation de notre parc matériel a prouvé son efficacité dès la première année et a renforcé l’objectif que nous nous étions fixés.»
Renforcer les compétences et les spécialités de chacun
Dès 2015, le groupe formant la cuma du Vieux Moulin se rend compte que les GIEE, que le ministère de l’Agriculture souhaitait impulser, correspondaient pleinement au projet qui se mettait en place. Une candidature est déposée, puis acceptée.
Le GIEE permet alors de se structurer autour de trois grands axes. Un axe économique, le groupe cherchant à maîtriser ses charges. Un axe social par la mise en place d’une organisation permettant de renforcer les compétences et les spécialisations de chacun et ainsi développer une dynamique et une intelligence collective. Un axe environnemental par la mise en place d’actions culturales agro-écologiques pour anticiper les changements plutôt que de les subir.
Le groupe a mené ces actions en toute autonomie, ce qui lui a permis d’écrire sa feuille de route, de présenter et monter des dossiers de candidature pour bénéficier de subventions GIEE.
« Quand c’est parti, on ne s’arrête plus! »
En 2017, un deuxième dossier GIEE est déposé avec de nouvelles orientations, qui consistent à rechercher un appui technique pour passer en semis direct, pour peut-être se tourner progressivement vers le bio. L’objectif étant de trouver un système de production le plus autonome possible.
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L’accompagnement humain était le point qui a été privilégié par 6 jours de formation, afin de favoriser la prise de décision, l’entente et la communication. «Ces quatre années d’expérience pour faire vivre le GIEE demandent beaucoup de temps», reconnait le président de la cuma. «Le fait d’être seul pour animer notre groupe a compliqué la mise en place des actions. La frcuma Grand Est pourrait prendre ce rôle d’accompagner des projets collectifs au sein des cuma adhérentes.»
Clément Marie précise que «l’avantage d’être en cuma permet au GIEE de booster les projets dans un cadre structuré et organisé. Nous sommes parfois longs à nous mettre en route, mais quand c’est parti, on ne s’arrête plus! Le collectif permet de bien réfléchir le projet avec une prise de risque mesurée.» Le président conclut en indiquant que «le GIEE nous a permis d’écrire notre histoire pour prendre du recul et se projeter.»
Prochaine étape de la cuma: un DiNA cuma pour un projet d’achat de bâtiment.