Tout d’abord, c’est la loi travail du 8 août 2016 qui a permis aux cuma d’activer pleinement la possibilité de se constituer en groupement d’employeurs. Pour mener à bien leur projet, les adhérents de la cuma du plateau de Fanjeaux se sont réunis et ont mis à plat leurs besoins. L’intérêt pour le conseil d’administration étant de proposer un emploi pérenne et si possible à temps plein.
Finalement, mis bout à bout, les besoins en personnel étaient là et la cuma était donc en mesure de proposer une embauche. Ainsi, l’estimation des besoins de chaque adhérent a conduit à la planification de l’emploi du temps du futur salarié.
La cuma du plateau de Fanjeaux s’organise
C’est l’énergie du groupe qui a fait la différence et a permis de concrétiser le projet. Bien des choses ont été mises sur la table, de la fixation d’un coût horaire pour le salarié à la mise en place des règles communes de fonctionnement. Mais aussi la détermination des missions du futur salarié et la désignation d’un référent responsable. Le travail de madame Commeleran, épouse d’exploitant et chargée du suivi administratif de la cuma, a simplifié l’avancée du projet.
Par ailleurs, au niveau administratif, la première étape a consisté à modifier les statuts de la cuma pour lui permettre de devenir groupement d’employeurs (GE). Ce qui a fait l’objet d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenu fin 2020. Comme pour toute activité « classique », l’activité GE a fait l’objet d’un engagement d’activité auprès de ses utilisateurs et d’une souscription au capital social.
En outre, des démarches ont été nécessaires auprès de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets, anciennement Direccte) et auprès de l’ensemble des organismes sociaux, comme pour un salarié classique. La cuma a pu bénéficier de deux aides. D’une part une aide de 4.000€ de l’État pour l’emploi de jeunes de moins de 26 ans. D’autre part une aide de 3.000€ de la Région pour la création d’un groupement d’employeurs.
Un salarié polyvalent
Le salarié, embauché mi-mars 2020, a pris son poste mi-mars 2020, sous la direction de monsieur Commeleran (désigné comme son responsable). Les missions sont très diversifiées puisque la cuma fédère des éleveurs et des céréaliers. Il est chargé de conduire et d’entretenir les différents outils de la cuma, mais pas seulement: le groupement d’employeurs lui permet d’utiliser le matériel propre de l’exploitant sous lequel il sera mis en termes de responsabilité.
Ainsi, le groupement d’employeurs de la cuma du plateau de Fanjeaux est, pour ses adhérents, un service supplémentaire incontestable.
Emploi en cuma : freins et solutions
- Problème: j‘ai du mal à évaluer mes besoins en main-d’œuvre et les besoins du groupe.
Solution: partons du quotidien.
Quels besoins en jours à la semaine, à la quinzaine au pire sur le mois? À la cuma et sur les exploitations, quelles missions récurrentes pourraient être déléguées (ex: la traite, les soins aux animaux, etc.)? Des pics d’activité saisonniers? Ne pas oublier l’hiver et la possibilité d’annualiser le temps de travail du ou des salarié(s).
- Problème: c’est trop cher, je ne peux pas !
Solution: partons du concret.
Combien, en terme financier, pouvez-vous consacrer à la main d’œuvre sur le mois? En partant d’un montant, nous pouvons facilement le diviser par le coût horaire défini. Et directement, on trouve un volume horaire traduit en durée: avec ce montant, on peut s’engager sur l’emploi du salarié sur son exploitation à telle fréquence par semaine, par mois, par an.
- Problème: trop de paperasse!
Solution: la fédération des cuma de l’Aude apporte aux cuma un service en termes d’émergence, d’accompagnement administratif et juridique de l’emploi. De l’émergence du besoin, en passant par l’embauche, la recherche des dispositifs d’aide à l’embauche et de formation adaptés à la situation de chacun, ou la rédaction de fiches de poste.
- Problème: c’est trop risqué, compliqué, c’est trop de responsabilité
Solution: tous les adhérents à l’activité salarié ne deviennent pas responsables. Mais ceux qui le deviennent peuvent se former. De plus en plus d’exploitants agricoles sont amenés à devenir employeurs pour leur propre structure. Et certains y trouvent même une forme d’épanouissement: une fois qu’ils ont goûté à la délégation et à l’emploi, peu reviennent en arrière.
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