La cuma des Patureaux pratique le battage depuis 1998. Alexandre Pérès, président de la coopérative berrichonne, explique: «les machines des agriculteurs vieillissaient. Or la cuma existait et proposait d’autres activités.» L’entité a démarré avec une automotrice pour trois adhérents et, depuis 2005, six exploitants se partagent deux machines. «Nous avons enregistré des installations et d’anciens adhérents se sont greffés à l’activité. En outre, certaines structures se sont agrandies», ajoute le président.
Dans une région au climat tempéré, au relief plat et aux sols hétérogènes, «la météo est le seul facteur limitant», précise notre interlocuteur. De plus, les six adhérents ont des parcellaires équivalents (de 10ha à 50ha, NDLR), d’où une facturation de la moissonneuse-batteuse à l’hectare.
Dans un premier temps, la cuma de l’Indre a possédé des moissonneuses-batteuses Case IH avant d’opter pour des CX 8040 New-Holland en 2013. Mais cinq ans plus tard, ces deux machines ont été remplacées par des CX 7.80. Alexandre Pérès indique: «habituellement, nous renouvelons nos machines au bout de sept ans. Or, en 2018, notre concessionnaire nous a proposé des conditions avantageuses.»
En outre, sur une facture totale de 400.000 €, la cuma des Patureaux a bénéficié d’une reprise de 200.000€. Le reste a été financé par l’emprunt.
Conduite: 200 heures par an et par machine
Les récoltes démarrent le 20 juin et s’achèvent le 1er août. L’ordre de passage résulte d’une décision collégiale basée sur la maturité des cultures. La cuma berrichonne est ainsi structurée en deux groupes. Une machine est alors affectée à chacun d’eux. Ces derniers fonctionnent en autonomie pour les récoltes d’été. Pour celles d’automne, les automotrices sont équipées respectivement pour le maïs et le tournesol et permutent entre les groupes. Deux adhérents conduisent les moissonneuses-batteuses à raison de deux cents heures par an et par machine. Celle-ci arrive chez l’agriculteur avec le plein de carburant et repart dans les mêmes conditions. «C’est plus simple et plus juste», commente Alexandre Pérès.
La récolte se déroule en entraide: un adhérent est chargé du battage et de l’entretien. Les deux autres s’occupent de la logistique et du stockage. Le transport de la parcelle à la ferme s’effectue avec la remorque de l’adhérent. Pour la traction, un groupe fait appel à la cuma du Charolais, soit 23€ de l’heure, carburant non compris.
Dans l’autre groupe, chaque adhérent utilise son tracteur. À l’issue des récoltes, négociants, éleveurs et Axéréal chargent la marchandise dans des camions avec un télescopique et la transportent jusqu’à sa destination. Alexandre Pérès déclare: «Nous ne recourons à aucune main-d’œuvre car nous n’avons pas assez de surface. En outre, les parcelles et les sites de stockage se trouvent à proximité des exploitations.»
Un engagement jusqu’à la fin de l’amortissement à la cuma des Patureaux
Chaque automotrice dispose d’un GPS. «Grâce à ce système, nous nous concentrons davantage sur les capacités de la machine que sur le guidage car nous travaillons à pleine coupe», indique le président de la cuma. Une technologie complétée par un quantimètre et un humidimètre. Le premier calcule les rendements: 70q/ha en blé, 60q/ha en orge et 80q/ha en maïs sec non irrigué. Le second outil permet de connaître l’humidité du grain.
Or les normes de livraison sont strictes. Par exemple: 15% pour le blé. Alexandre Pérès déclare: «Avec deux machines, nous travaillons correctement. Augmenter le nombre d’adhérents nécessiterait des automotrices de plus grande capacité. Deux agriculteurs sont âgés de 60 ans mais poursuivent leur activité. Ils sont engagés avec la cuma jusqu’à la fin de l’amortissement. La question se posera lors du renouvellement des moissonneuses-batteuses.»
RAYONS X
Cet article et ses données sont issus d’un travail d’enquête et d’étude économique publié dans l’univers Rayons X en Octobre 2021. Quatre moissonneuses-batteuses sont ainsi passées au scanner économique de la rédaction d’Entraid.