« Avec tout le matériel que nous allons acheter dans la cuma nous devrions gagner du temps », espère Jean-Paul Coudouret, le nouveau président de la cuma de Lazer. Avec cinq autres agriculteurs de son secteur, il vient de créer une toute nouvelle cuma, la première sur sa commune. Ensemble, ils ont dressé une longue liste de matériel. Ces agriculteurs sont majoritairement spécialistes des grandes cultures et des plantes à parfum. D’ici la fin de l’année, ils souhaitent s’équiper d’une herse étrille, d’un broyeur d’accotement d’occasion, d’une bineuse 6 rangs, d’un localisateur d’engrais et d’un cover crop. Ces investissements se chiffrent à un peu plus de 80 000 €.
Faire face au changement climatique
« Jusqu’ici, celui qui n’avait pas de bineuse ne binait pas. Et avec un ou deux binage, ce sont deux arrosages en moins », comptabilise Jean-Paul Coudouret. Si tous le savaient déjà, les phénomènes météorologiques ont rendu urgent leur changement de pratique. Entre les fortes chaleurs et les restrictions, les agriculteurs des Hautes-Alpes n’ont pas été épargnés. « Nous avons été contraints de ne plus arroser dès le mois de juillet, le bassin-versant du Buech était d’abord en état d’alerte, puis en alerte renforcée. Tout cela ne présage rien de bon pour l’année à venir. Notre réserve de foin a été réduite de moitié, a minima. Ceux qui ont des bêtes, comme c’est le cas pour l’un de nos adhérents, vont être en grande difficulté. »
Une situation critique à laquelle s’ajoute la hausse du prix des intrants. « Nous avons d’ores et déjà calculé le prix de revient à l’hectare de la bineuse, ce sera 11 € et 40 € pour le cover crop. »
Cuma de Lazer : créer un cadre juridique pour travailler ensemble
Si la conjoncture économique a joué un rôle dans le choix du matériel, la création de la cuma relève plutôt d’une officialisation de collaboration. « Cela fait déjà trois ans que nous travaillons ensemble, de façon informelle. Avec la cuma, l’idée était d’apporter un cadre juridique, un règlement intérieur… Et puis, cette formule permet également d’obtenir des subventions auxquelles nous n’aurions pas accès autrement.
Investir dans du matériel performant
La cuma nous donne la possibilité d’investir dans du matériel performant que nous ne pourrions pas acquérir individuellement », souligne Jean-Paul Coudouret. Une forme juridique adaptée à leurs besoins, mais dont la constitution lui a semblé longue. « Nous savions exactement ce que nous voulions. Nous avons été très bien accompagnés par l’animateur cuma. Cependant, la validation de notre projet, l’obtention de l’agrément surtout, a mis 6 mois à être validée. J’ai trouvé cela un peu long. » Le périmètre de la cuma de Lazer s’étend aux communes d’Upaix, Le Poêt, Laragne-Montéglin, Ventavon et Garde-Colombe.
À l’avenir, la cuma de Lazer souhaite accueillir de nouveaux adhérents en bio. Cela est déjà le cas pour deux de ses adhérents. Elle pourra aussi s’ouvrir à d’autres adhérents en conventionnel, sans trop élargir toutefois le périmètre géographique.
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