Pourquoi vous êtes-vous engagé au sein d’une cuma?
Rémi Allonsius: J’ai d’abord fait le choix d’être adhérent de la cuma de la Sambre, car lors de mon installation, j’avais ainsi l’opportunité de reprendre 2500 euros de parts sociales plutôt que 150000 euros de matériel. Au-delà de l’économie financière, la cuma permet également de rencontrer et d’apprendre à connaître ses voisins. Une opportunité de travailler avec eux. Ensuite, j’aime bien gérer et participer à la vie du groupe, et le poste de président m’intéressait. Il faut laisser de la place aux jeunes dans les cuma. Cela amène une nouvelle dynamique. En outre, nous avons travaillé sur le règlement intérieur et sur la formalisation des engagements.
Que peut apporter la cuma à un jeune qui s’installe?
C’est une réelle aide, surtout en élevage. Aujourd’hui on n’a plus le choix économiquement parlant. Il est possible de faire appel à une ETA, mais la cuma permet d’avoir de meilleurs coûts tout en gardant le contrôle. De plus, travailler en groupe permet aussi d’avoir des échanges techniques avec des personnes rencontrant les mêmes problématiques. A la cuma de la Sambre, on réfléchit par exemple à la question du désherbage. Seul on subit, mais en groupe on a le temps d’appréhender toutes ces problématiques.
Pourquoi devenir administrateur de la frcuma? Quel est votre rôle?
La première année, les jeunes administrateurs sont là en observateurs. Ce qui m’a le plus interloqué, c’est le travail abattu par les animateurs de la frcuma. Ils ont une grande diversité dans leurs missions, ils interviennent dans les dossiers PCAE, aident à animer les AG des cuma, dynamisent les réflexions techniques, etc. Etre administrateur frcuma, c’est aussi participer à la stratégie de la fédération, faire redescendre les informations. Cela me permet aussi d’être encore plus impliqué dans la cuma de la Sambre, en prenant de la hauteur sur nos problématiques à partir de ce que je vois dans les autres groupes. Par exemple nous avons aujourd’hui peaufiné nos calculs de coûts de revient. C’est ce qui nous aide à renouveler plus facilement les matériels de la cuma. C’est ce type d’engagement qui remotive et aide à redonner de l’élan à un groupe.
Est-il intéressant pour les jeunes de prendre de tels engagements?
La cuma est un outil précieux et nous devons le préserver. S’engager et prendre des responsabilités aide à ne pas lâcher prise. Il y a toujours beaucoup de travail sur les exploitations, surtout en élevage laitier, et on pourrait être tenté de lâcher. Ce serait dommage. Il faut faire vivre le groupe, faire tourner la machine: garder un groupe uni et aller de l’avant. A la cuma de la Sambre, nous avons impliqué deux jeunes et c’est une réussite. Ils ont 30 ans de métier devant eux, cela amène une certaine dynamique!
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Hauts-de-France – mai 2020.