Au préalable aide-familial, Raphaël Tempez est élu en 2015 en tant que président de la cuma de la Manoque, située à Doullens dans la Somme. Son parcours professionnel lui a permis de prendre du recul sur l’historique de la cuma et d’être impartial.
Toutes les idées sont les bienvenues
«Etre président de cuma, ça prend du temps mais les contacts avec les uns et les autres sont tellement enrichissants que ça en vaut la peine!», s’exprime Raphaël Tempez. «Avec le bureau de la cuma, nous formons une vraie équipe. Nous nous efforçons de créer une dynamique de groupe et de communiquer du mieux possible.»
Composée de 52 adhérents, dont 35 très actifs, la cuma de la Manoque n’a pas une gestion quotidienne toujours facile. Pour changer les habitudes, il faudrait des éléments déclencheurs. «Malgré tout, il ne faut pas se décourager et laisser les petites idées devenir grandes. Celui qui a un projet, gère complètement le dossier, restitue les données au groupe qui dispose ensuite de toutes les informations pour débattre. C’est une façon d’impliquer chacun et de laisser libre cours aux imaginations!»
Embaucher un salarié serait un soulagement
Pour appliquer les traitements phytosanitaires, la cuma embauche un adhérent sous la forme d’un contrat Tesa (Titre emploi simplifié agricole). «C’est certes un système simple mais pour gagner en souplesse, il nous faudrait un salarié qui servirait de chauffeur et s’occuperait de la maintenance en hiver. Le matériel dont nous disposons est de plus en plus performant. L’entretien demande du temps, ce qui nous manque souvent», constate le président.
Pour optimiser son organisation, Raphaël travaille régulièrement en entraide avec deux autres agriculteurs pour les travaux de moisson et de pressage de paille. «On y arrive mais la pression est forte: faire un maximum de travail en un minimum de temps!», reconnaît-il.
Utiliser les nouvelles technologies
«En tant qu’éleveur et grâce à la cuma, j’ai accès à du matériel adéquat pour la fenaison. Je vais plus vite. Tout seul, c’est plus compliqué et c’est un surcoût que je ne considère pas justifié dans le contexte actuel. Dans un groupe comme celui-ci, il faut être bien organisé. Nous allons certainement utiliser l’outil myCuma Planning pour gérer plus efficacement et rapidement les réservations du matériel.»
Au vu du nombre d’adhérents, Raphaël souhaiterait que la cuma se lance dans l’utilisation de nouvelles technologies. «J’aimerais que la cuma, en plus d’être un moyen pour réduire les coûts de mécanisation, soit une opportunité pour gagner en confort et en productivité dans la comptabilisation des temps de travaux. Le métier d’agriculteur se complexifie et les connaissances à acquérir évoluent constamment. Demain, il faudra travailler différemment, s’organiser autour du matériel et optimiser son utilisation. Pour le moment, nous réfléchissons à investir dans un semoir à semis direct grande largeur pour augmenter les débits de chantier et profiter de sa technicité.»
(1) Créée à l’époque par des producteurs de tabacs, la cuma doit son nom aux petites bottes de feuilles de tabac sec, reliées entre elle par une corde.
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Hauts-de-France – Mai 2020.