Cuma d’Aveyron : un accompagnement toujours plus « pro »

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Cuma d’Aveyron : un accompagnement toujours plus « pro »

Le président de la fédération des cuma d'Aveyron, Frédéric Carrère, présente l'équipe des salariés aux participants.

La fédération des cuma de l'Aveyron propose des services pointus aux groupes, à la fois dans le domaine de l'agroéquipement, de la gestion et de l'emploi. Tour d'horizon, à l'occasion de l'assemblée générale le 22 février à Sébazac-Concourès.

L’agriculture en Aveyron se conjugue au temps des Cuma : 80% des exploitations adhèrent à au moins une Cuma, qui regroupent 7600 adhérents ; le parc matériel regroupe plus de 8000 matériels dont 176 tracteurs en commun ; les Cuma du département ont réalisé un chiffre d’affaires de 17,1 millions d’euros en 2017, et employé 133 salariés en 2018.

Un dynamisme qui ne se dément pas. Les indicateurs reviennent au vert, après des années plus incertaines. Ces soubresauts ne sont pas le fruit du hasard : comme ailleurs, les agriculteurs aveyronnais affrontent une conjoncture complexe et doivent, plus que jamais, rester vigilants sur leurs niveaux de charges.

L’équipe affûte toujours plus ces compétences en ce sens et avait choisi de concentrer la présentation de son travail sur 3 axes, complétés par un travail du prospective effectué lors des réunions de secteur et la remise des prix du Challenge Cuma (à lire ci-dessous).

La Gestion de la cuma : essentielle

Depuis 2017, la fédération des cuma de l’Aveyron a rejoint l’AGC Cuma Midi-Pyrénées (qui regroupe aussi les comptabilités des Cuma des fédérations du Tarn, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne). Une adhésion qui permet d’être à la pointe en ce qui concerne l’accompagnement comptable des Cuma.

La fédération a également souhaité renforcer son conseil en gestion, à travers une formation aux responsables rénovée : « Cette formation, intitulée ‘s’engager pour devenir acteur de la cuma’, bénéficie depuis 2019 d’un nouveau format articulé autour de mises en situation, de quiz, de vidéo et d’une partie de modules à distance, ont expliqué Alain Batut (administrateur) et Bruno Arguel (salarié).

« L’objectif est aussi de mieux comprendre l’histoire du réseau et de partager des moments de convivialité », tout en respectant la charge de travail des exploitants.

Deuxième axe fort de ce travail sur l’approfondissement de l’appui à la gestion, la création d’une nouvelle commission dédiée, pour fournir les consignes et les préconisations les plus pertinents aux groupes et mettre en place des outils facilitant les choix des responsables. Le premier travail, ont-ils expliqué, consiste à « sécuriser les responsables dans l’exercice de leurs fonctions »

Des exemples très concrets ont été délivrés par le binôme, sur la gestion du déficit en lien avec les plus-values, celle du capital social (35 Cuma l’ont indexé au chiffre d’affaires en Aveyron, 11  y travaillent) ou encore la trésorerie.

« De plus en plus de cuma nous sollicitent pour analyser leur trésorerie », a indiqué Bruno Arguel. Nous fournissons désormais un graphique qui photographie la situation, avec la liasse comptable, et nous pouvons aussi réaliser un audit de trésorerie à la demande, pour identifier les leviers sur lesquels agir », a-t-il précisé.

Emploi : outillés pour contrer la pénurie de candidats

Même philosophie sur l’emploi, qui était le deuxième focus sur lequel s’est attardé l’équipe. « L’emploi reste une priorité. Nous restons attentifs à accompagner les employeurs en proposant des services adaptés », a souligné le président de la fédération, Frédéric Carrière.

Outre l’appui « classique » aux responsables employeurs, la fédération a lancé un dispositif à la carte.

« Depuis un an, nous constatons une pénurie de candidats », a souligné Arnaud Gély, administrateur en charge de ce thème. « C’est un sujet sensible, nous créons des emplois non pourvus. Nous sommes conscients que cela peut déstabiliser des groupes et nous entendons apporter une aide plus spécifique à ces groupes », a-t-il expliqué.

Des actions détaillées par Benoît Lafabrègue, en charge de ce dossier au sein de l’équipe d’animation et qui comprennent une aide à la rédaction des fiches de poste, à la rédaction et à la diffusion des offres d’emploi, une analyse des candidatures, un soutien à la préparation des entretiens de recrutement, des propositions de simulations de salaires et une aide à la négociation, l’appui aux démarches administratives, réglementaires et sociales liées à l’embauche et l’aide à l’accueil du salarié.

En bref, un dispositif complet destiné à « professionnaliser le management », a résumé Arnaud Gély.

Des cuma « catalyseurs » de nouveaux projets

Le troisième focus présenté lors de cette assemblée générale a permis de balayer les différentes filières au sein desquelles les cuma sont actives.

Christian Marty, administrateur référent sur ce dossier, a rappelé que la fédération propose un conseil indépendant dans le domaine de l’agroéquipement, pour que les agriculteurs puissent faire des choix éclairés et saisir tous les leviers d’économies, sans oublier de participer à la diffusion des innovations. « Le réseau est souvent lieu où l’on expérimente de nouvelles techniques, » a-t-il souligné.

Au-delà de son activité « habituelle » de conseil et de démonstration, l’animateur agro-équipement de la fédération, Jean-Claude Platon, a notamment accompagné :

  • 79 agriculteurs en phase d’installation à travers les séquences « de l’autodiagnostic à la stratégie de mécanisation »
  • le développement de l’activité de cocompostage porté par l’intercuma des Foumérous (arrivée d’une nouvelle défibreuse courant 2019), amplifiant un circuit-court des déchets verts
  • Trois groupes porteurs de projets de méthanisation (Métha-Causse, Métha Carladez et Méthanaubrac) sur les aspects de logistique des transports et des épandages
  • Et la création d’un filière betterave fourragère : agriculteurs, experts et animateurs ont témoigné de l’intérêt de cette filière « réanimée » grâce à l’impulsion de Patrick Couderc, qui a fait travailler les étudiants du Centre de formation de Bernussou, et à l’implication d’éleveurs qui ont réussi à mobiliser plusieurs Cuma pour faire émerger le projet (porté par la Cuma DEI et appuyé par la Cuma d’Arvieu pour le semoir monograine et et Baraqueville pour le salarié pour ce service complet). Etape la plus récente de ce travail : les élèves ont présenté le suivi d’impact de l’intégration de betterave fourragère dans les rations, révélant un beau potentiel en bovin lait, mais également en ovin.

A noter : en 2019, la journée de la mécanisation, organisée par la fédération des Cuma, se déroulera le 19 septembre à Buzeins.


Un travail de prospective

Les réunions de secteur ont cette année été l’occasion de sonder les responsables de Cuma sur les moyens de relancer les activités et les projets, a expliqué Pascale Caldéran, directrice de la fédération. En petits groupes, les animateurs ont fait plancher les responsables sur des exemples concrets de projets n’aboutissant pas pour trouver des solutions et lancer les projets.

Thierry Roques, secrétaire général de la fédération, a exprimé sa satisfaction sur ce travail : « tous les participants se sont exprimés et cette mise en situation a permis de poser un regard neuf à chaque fois. Ce qui peut sembler impossible à l’un est par exemple très simple pour un autre. Cet exercice a permis de changer les points de vue ».

Ce travail a bien sûr permis d’engager la réflexion au sein de l’équipe fédérative pour réarranger l’organisation et les priorités de travail, à l’exemple de la création de la commission Gestion.

Les solutions exprimées pouvaient être classées selon trois axes :

  • Les solutions internes à la cuma : parmi lesquelles une gestion plus affutée, au service des prix et de la lisibilité, des projets bien dimensionnés par rapport aux attentes, des outils disponibles et des chantiers efficaces et enfin le développement du service complet très attendu pour attirer et fidéliser des adhérents confrontés à de fortes contraintes de main d’œuvre.
  • La coopération de cuma : inventer de nouvelles façons de travailler entre Cuma, en commençant par communiquer entre groupes, travailler ensemble et éventuellement, lorsque cela reste cohérent avec un maintien de la dynamique locale, fusionner certains services
  • S’ouvrir, à la fois aux demandes des adhérents, aux besoins de diversification des exploitations et aux autres acteurs des territoires.

Challenge cuma: souligner les possibilités

Le Challenge cuma, organisé avec le Crédit agricole Nord Midi Pyrénées, a permis de récompenser les cuma les plus dynamiques sur le thème « En Cuma, tout reste possible ! ».

Les lauréats du Challenge cuma de la fdcuma de l’Aveyron en 2019.

Cette année, les lauréats sont :

  • 1er prix : Cuma DEI pour la mise en place de l’itinéraire technique pour l’implantation et la récolte de la betterave fourragère
  • 2e prix : création d’un service complet combiné de fauche impulsé par 5 jeunes installés
  • 3e prix : Cuma de Lebous : passage au service complet pour la conduite de la désileuse automotrice. Les deux salariés nécessaires aux passages 7j/7 sont également mis à disposition sur les exploitations des désormais 8 adhérents
  • 4e prix : l’intercuma des Foumérous, embauche d’un salarié en maintenant l’activité dans les Cuma locales, qui fournissaient auparavant la main d’œuvre, via réorganisation et simplification des activités
  • 5e prix : la Cuma de Tremouilles avec la création d’un service épareuse, conduite assurée en banque de travail
  • 6e prix : La Cuma de Saint-Juéry : un service salarié pour les 9 adhérents, avec la création d’un groupement d’employeurs et l’embauche d’une personne sans expérience agricole préalable

Le Challenge Cuma a aussi été l’occasion pour la fédération d’attribuer un « prix spécial » à Robert Robert Ginisty, administrateur sortant, pour son implication.


 

 

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