Les cultures associées se développent, ils investissent dans leur propre outil pour traiter les méteils

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Les cultures associées se développent, ils investissent dans leur propre outil pour traiter les méteils

Plus d’un millier de tonnes a défilé dans le système de tri pour sa mise en route à l’été 2017. Le débit moyen constaté approche des 10t/h.

Diversification, commercialisation, valorisation… Le réseau de producteurs qui dynamise la campagne du Haut-Bocage, développe ses projets tous azimuts. L’installation d’un trieur à grains fixe par une nouvelle cuma en est un exemple. Les éleveurs ont maintenant leur propre outil pour traiter les méteils qu’ils moissonnent.

A l’origine, il y avait un besoin. En juillet 2016, une cuma a vu le jour en Vendée et il s’agit bien d’une vraie création. Le ciment qui fédère la dizaine d’adhérents de la jeune cuma Bio Bocage, se symbolise par un seul outil, en poste fixe: un trieur, inauguré officiellement en septembre, après une campagne de mise en route du groupe. «La cuma a vraiment été créée pour le trieur», confirme Samuel Raud. S’il ne ferme pas la porte à l’arrivée d’autres outils à l’avenir, on comprend que le groupe qu’il préside, se concentre aujourd’hui sur son trieur installé dans les anciens murs d’un site de collecte d’une coopérative.

Un système neuf et fonctionnel

«C’était une opportunité», rebondit l’éleveur de porcs en expliquant que récupérer ce bâtiment inutilisé et vide a permis de limiter l’investissement à un total de 250.000€, incluant l’aménagement du stockage (capacité: 300t). «On appuie sur un bouton» et le grain se dirige vers les endroits souhaités…

L’objectif d’un outil fonctionnel et simple semble atteint à écouter l’éleveur. La fosse de réception existait déjà. Pour la pesée, direction la cour: «Nous utilisons le pont bascule de la coopérative» à qui le groupe a acheté le bâtiment.

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Les agriculteurs qui ont associé leur besoin de triage pour justifier l’investissement, représentent au total dix exploitations. Il y a encore largement de la place pour d’autres qui voudraient rejoindre l’aventure.

Un rouage de plus dans les organisations collectives locales

L’idée d’installer un tel engin dans le coin ne sort pas de nulle part. Sur le territoire, le GIEE APABHB a pour objet la promotion de l’agriculture bio du Haut-Bocage. Entre l’approvisionnement local d’un supermarché avec toute une gamme de produits, la diversification des assolements (et des revenus) en système d’élevage bio avec des légumes vendus à un industriel dans un cadre partenarial…, la création de la cuma Bio Bocage s’intègre dans cette dynamique portée par l’association d’une trentaine de producteurs.

235ha de méteils triés dès la première campagne

«Nous produisons des méteils. Pour faire nos rations, il faut que nous séparions les graines», explique Samuel. En production bio depuis cinq ans, il est fafeur depuis trois ans (*). Jusqu’ici, il travaillait avec un prestataire pour le tri des récoltes. «Nous ne comptions pas le temps passé sur la route», résume-t-il. «Là, nous avons trouvé le volume suffisant pour investir», avec la dizaine de producteurs, tous installés dans un rayon de 20km du site: six éleveurs de bovins, un céréalier pur et trois en production porcine.

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Le cylindre de tri se compose de quatre parties et propose trois sorties. Ce sont les adhérents qui assurent le travail. Le système est prévu pour ne pas avoir besoin de chariot télescopique sur le site.

Pour les systèmes bovins, le tri facilite la valorisation des protéagineux cultivés en association. Dans cet espoir d’autonomie, «certains sont aussi intéressés par le toastage», complète Samuel Raud. Il pointe un doigt vers le toasteur mobile de la cuma départementale Défi qui, désormais, établira ses quartiers quelques jours par ans dans la cour de la cuma, située à Le Boupère.

(*) Fafeur : éleveur fabricant d’aliments à la ferme.

Nettoyer, ventiler, séparer…

En plus de la séparation en elle-même, l’action du trieur ôte quelques points d’humidité à la masse envoyée au stockage. Elle permet aussi de nettoyer une récolte en la débarrassant des graines indésirables. En sortie du trieur rotatif, trois flux sont proposés: vers les cellules de stockage, vers le chargement en vrac pour ce qui ne reste pas sur le site, tandis que les déchets sont collectés par une vis en auge.
Le toasteur mobile de la cuma Défi peut être installé dans la continuité pour trier et toaster des protéagineux en une manipulation.
Selon les mélanges, le tri se fait en un ou deux passages et la facturation se fait en fonction du temps de rotation du trieur. «On doit être entre 17 et 20€/t», calcule Samuel Raud. «C’est sans la main-d’œuvre», car ce sont les adhérents eux-mêmes qui opèrent. «Il n’y a rien de compliqué pour l’utiliser, il faut juste utiliser la bonne grille», sans oublier de balayer et astiquer à la fin.

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