Après avoir regroupé près de 30 adhérents et 300 ha de racines, la cuma compte aujourd’hui 10 producteurs. Ils réalisent au total 100 ha de culture des racines d’endives. Malgré cette baisse de surfaces, le groupe conserve une volonté de maintenir cette filière à l’échelon local. Il fait évoluer ses techniques culturales en conséquence. Dominique Collot (producteur) explique: «cette production nous permet de maintenir de la valeur ajoutée sur nos exploitations. Les entités cuma et coopérative de vente assurent un lien fort entre producteurs. Cela nous permet de limiter les risques à titre individuel et assurer une stabilité dans les débouchés de notre production.»
Evolution de la culture des racines d’endives
Les racines d’endives sont cultivées par planches de huit rangs espacés chacun de 20cm. Le groupe souhaite limiter les produits phytosanitaires via le désherbage thermique. Cela a conduit les adhérents à faire évoluer la conduite de cette culture. Dominique Collot détaille: «la largeur du désherbeur thermique que nous souhaitions acheter était conditionné par nos choix futurs de système d’arrachage. La cuma possède deux arracheuses âgées de plus 15 ans et pour lesquelles nous avions imaginé trois options: les rénover, les modifier pour passer d’un arrachage de 8 à 9 rangs, ou investir dans une automotrice neuve de 9 rangs. L’intérêt du passage du semis en planche au semis à plat étant d’augmenter la population de 20000 pieds/ha en supprimant les passages de roues liés à la culture en planche et ainsi maximiser le rendement.»
Un investissement de 60.000€
Le groupe a investi en mars 2019 dans un désherbeur thermique de marque Vanhoucke d’une largeur de 6,60m. L’investissement de 60.000 euros a bénéficié d’un accompagnement par l’agence de l’eau Seine-Normandie à hauteur de 60%. «Cette culture se prête très bien au désherbage thermique. L’objectif est d’intervenir lorsque les adventices sont au stade plantules et l’endive au stade première feuille vraie», explique Dominique Collot.
Pour cette première campagne, le groupe a réalisé différents essais. «L’intérêt était de trouver la meilleure combinaison désherbage chimique et désherbage thermique, en essayant de choisir l’intervention thermique qui permettrait de valoriser au mieux l’intervention chimique. Les essais nous ont montré que l’application d’un antigerminatif au stade 4 feuilles à la suite du passage de désherbeur thermique s’avérait très efficace». L’intérêt du désherbeur thermique combiné au binage étant aussi de limiter les interventions de désherbage manuel. Car elles peuvent coûter jusqu’à 200€/ha aux producteurs.
Pour la campagne 2020, la cuma projette d’investir dans une arracheuse à endive automotrice 9 rangs. Avec le passage du semis en planche au semis à plat, le groupe réfléchit à louer un tracteur. Il pourra réaliser les interventions de semis, binage et désherbage thermique, qui nécessiteraient une voie et des équipement pneumatiques spécifiques. Encore un projet qui encouragera les adhérents à la réflexion.
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Grand Est édition Champagne-Ardennes – Janvier 2020.