Côté culture, l’idée est qu’en bio on aura de plus en plus besoin d’azote et qu’un couvert de luzerne en constitue une bonne source. Reste à la contrôler pour qu’elle ne concurrence pas inconsidérément. Arvalis développe un projet dans ce sens, sous la direction de Régis Hélias. Le principe : la luzerne est implantée en lignes distantes de 30 cm, sous contrôle d’un guidage RTK pour réaliser les passages suivants avec une grande précision. Deux cultures ont été associées depuis le début de l’expérience. D’abord du tournesol, semé à 60 cm d’entre rangs, intercalé avec la luzerne.
Ensuite du blé, semé lui aussi à 30 cm en alternance. La luzerne doit être broyée au fur et à mesure de sa croissance, pour la contrôler. On apporte au passage de l’azote avec le broyat. La présence de cette luzerne permanente s’est révélée favorable au rendement des cultures, même si on reste à des niveaux acceptables seulement en bio. La teneur en protéines du blé est également intéressante. Cette cohabitation fonction mieux qu’un simple précédent luzerne comme on le pratique habituellement.
Eco-Mulch entre en scène
Pour réaliser ce broyeur localisé, Arvalis a proposé un challenge aux constructeurs, et Eco-Mulch a saisi l’opportunité. On a découvert le résultat de ses travaux à Innovagri. Le constructeur s’appuie sur son outil polyvalent Gaïa. Une poutre sur laquelle peut s’installer une série d’outils : semis, fertilisation, binage, etc. Pas facile de broyeur de la luzerne pouvant atteindre 50 cm de haut mais sur seulement 16 cm de large. Eco-Mulch a choisi un disque échancré à 3 zones de coupe, entraîné par un moteur électrique. Des diviseurs canalisent la luzerne et protègent la culture. Vu la précision demandée, un guidage RTK semble indispensable, mais un simple traçage au semis serait à étudier estime-t-on chez Eco-Mulch. La prochaine étape sera de proposer une machine qui soit cohérente avec l’équipement de semis. La poutre du Gaïa mesure 7,50 m et le broyeur doit pouvoir atteindre 10 km/h, c’est un bon début pour garantir un débit de chantier suffisant. La mise au point de cette nouvelle technique se poursuit mais un verrou important au développement des couverts vivants en bio a été levé.