La plateforme fait valoir un accompagnement rapproché et renforce sa force de frappe avec des partenariats ciblés. Entretien avec Aurélien Bonnaventure, chargé de la communication digitale chez BulbinTown.
Date de création et genèse de la plateforme ?
Elle a été créée en 2013 par Alexandre Laing et Stéphane Vromman, alors étudiants.
Quelle est la ligne défendue par Bulb in Town ?
L’ancrage local: elle s’adresse à des artisans, commerçants, producteurs et à des contributeurs de leur territoire.
Quel proportion de projets agricoles recevez-vous?
Environ 20%. Ce chiffre comprend les personnes qui soumettent un projet, mais ne répondent plus ensuite. L’angle choisi est souvent plus alimentaire qu’agricole.
Dons récoltés en 2015 au total?
En 2015, 140 projets financés pour 2,1 millions d’euros. En 2016: 200 projets financés pour 2,5 millions d’euros collectés. Taux de succès : 75% en don et 100% en investissement.
Qui sont vos actionnaires ?
Des particuliers.
Quels sont les principaux critères auxquels doivent répondre les porteurs des projets ?
Un ancrage local, et des projets axés vers le B2C (Business to Consumer): c’est à dire qu’un entrepreneur ou un groupe d’entrepreneurs va s’adresser à des consommateurs sur un territoire. Les contreparties doivent être attractives (souvent des produits de consommation qui font l’objet d’achats d’impulsion). Autre facteurs fondamentaux : il faut être vraiment disponible et très motivé. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de campagne: c’est comme une campagne présidentielle, un marathon au rythme du sprint.
Attendez-vous que les porteurs de projets vous contactent ou allez-vous à leur rencontre ? Comment procédez-vous ?
Les projets remontent de 2 façons : soit directement sur la plateforme (via formulaire, puis contacts ultérieurs avec les ‘coaches’) et via le réseau de partenaires, Chambres de commerce et d’industrie et Chambre des métiers de l’artisanat notamment. BiT forme des conseillers métiers au financement participatif, ce qui vient renforcer leur palette d’outils à mettre à disposition des professionnels porteurs de projets.
Combien de projets choisissez-vous d’accompagner ? Comment faites-vous le tri?
Nous accompagnons 79% des projets soumis. 21% des projets de répondent pas à nos critères. Après que les candidats ont soumis leur pré-projet en ligne, les coaches établissent un premier contact téléphonique avec eux et évaluent leur projet selon les critères cités plus haut.
Proposez-vous un accompagnement à la mise en ligne du projet (communication, aide à la rédaction, etc…) ?
L’accompagnement comprend au minimum 4 contacts directs par téléphone avec un coach attitré pour valider chaque étape importante, et visioconférences. C’est notre particularité : un accompagnement rapproché. Contrairement à d’autres plateformes, nos cibles (artisans, commerçants, professionnels locaux) ne maîtrisent pas forcément les nouvelles technologies et ils ont très peu de temps.
L’accompagnement est différencié selon les profils (gros groupe ou personne seule). Les coaches commencent par redéfinir l’objectif avec les porteurs de projet (souvent trop élevé). Ils travaillent la page Projet ensemble, c’est un travail de “storytelling” pour donner envie au contributeur de s’impliquer. Nous leur demandons de bien travailler en amont du lancement de la collecte et nous créons une page qui n’apparaît pas directement dans les projets, seulement accessible par un lien direct, où les premiers contributeurs, ceux du premier cercle, peuvent procéder au don.
Pratiquez-vous le don, le prêt ou les deux ?
Nous pratiquons le financement participatif par don ou prise de participation (equity) mais pas le prêt. La prise de participation démarre dans les faits à 300€.
Quelle est la valeur moyenne d’un projet financé par don ?
En don, le montant moyen des projets atteint quelques milliers d’euros, environ 4000 à 5000€
Comment se rémunère votre plateforme ?
Notre rémunération s’élève à 8% du montant si l’objectif est atteint : 5% pour nous et 3% pour notre prestataire bancaire. C’est du « tout ou rien », c’est-à-dire que l’objectif est atteint ou pas, il n’y a pas de paliers.
Comment vérifiez/garantissez-vous que les fonds sont bien utilisés ?
Nous n’avons pas la possibilité de le garantir. Mais il y a une forme d’autocontrôle via les réseaux sociaux: les contributeurs verraient très vite si un porteur de projet ne respectait pas ses engagements. Dans les fait, nous n’avons jamais eu ce souci.
Pensez-vous être bien référencés ?
Notre site web reçoit en moyenne 35 000 visites/mois sur les derniers mois. Il voit une évolution très rapide : en juin 2016 c’était 30 000 et juin 2015 c’était 15 000. Nous remontons aussi dans les premiers résultats quand on tape le nom d’un projet. Et nous alimentons régulièrement nos réseaux sociaux. Nous avons aussi une chargée de communication qui s’occupe de la presse locale.
Combien de comptes de donateurs/prêteurs avez-vous sur votre plateforme ?
40 000
Combien de salariés travaillent sur la plateforme ?
Nous avons une quinzaine de salariés embauchés aujourd’hui.
Les projets agricoles financés avec succès en 2015 et 2016
- Les ruches de biodiversité
- Les clapiers de Beaugarry
- Rucher de Merlande
- Amis des champs
- Huilerie Oléandes, projet également présent sur Entraid
- La ferme de Fougeras (élevage de vaches)
- Les Légumes d’Auré
- et bien sûr les 2 projets de la Coopérative laitière du Pays Basque (don & equity)
- En cours: La ferme itinérante
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Miimosa: « une plateforme pour toutes les agricultures, ‘sans clivages' »
KissKissBankBank et ses « mentors »
Bluebees: « nous sommes là pour les paysans »
ainsi que tous les compléments à notre dossier de novembre 2016: « Crowdfunding, ça décolle! »