Nous avons un dispositif à deux niveaux. Le premier niveau c’est une enveloppe de 3,5 milliards qui doit permettre la préparation de la campagne future. Le deuxième c’est une autre enveloppe de 1,5 milliard en prêt à moyen terme pour permettre de reconstituer les fonds de roulement pour les agriculteurs qui auront le plus besoin d’apports structurels », a indiqué lundi à l’AFP Bertrand Corbeau, directeur général adjoint de Crédit agricole S.A. Les taux seront fixés « par chacune des caisses régionales et nous nous sommes engagés à limiter le taux à 1,5%, un taux extrêmement bas », a-t-il ajouté.
L’État doit annoncer d’ici deux semaines un plan pour l’ensemble des filières agricoles en difficulté, comprenant des mesures de garanties publiques pour aider à refinancer les exploitations en difficulté, avec également les banques et la Banque publique d’investissement (Bpifrance) pour que « chacun joue son rôle ».
« La garantie de l’État viendrait en garantie des prêts accordés à nos clients qui en ont besoin, notamment pour les situations les plus tendues », assure M. Corbeau.
L’agriculture française cumule une crise structurelle dans l’élevage liée notamment à l’arrêt des quotas laitiers et à la surproduction mondiale de lait, et une crise conjoncturelle chez les céréaliers, confrontés à une de
leurs pires années de production en raison de la mauvaise météo.
Le Crédit agricole (dont les clients sont à 90% des agriculteurs) a réaménagé 42.000 prêts depuis près de 18 mois, dont 14.000 dispositifs d’années blanches, c’est-à-dire de report d’une année de remboursements.
La FNSEA estime que les pertes liées au climat, aux marchés, ainsi qu’aux crises sanitaires représentent entre 4 et 5 milliards d’euros, sans compter l’épisode de sécheresse de cet été.
Son patron, Xavier Beulin, a demandé la semaine dernière à rencontrer le Premier ministre Manuel Valls afin de lui demander d’arbitrer en faveur d’un fonds de réassurance pour refinancer les exploitations agricoles.
Paris, 19 sept 2016 (AFP)