C’est une demande que j’ai faite à l’échelle européenne pour poser comme principe que, comme on a énormément de viande en excédent, et qu’il y a des besoins humanitaires, l’Europe pourrait s’organiser pour (…) utiliser cette viande en excédent pour apporter des solutions à des gens qui aujourd’hui ont de grandes difficultés. C’est aujourd’hui sur la table; c’est un objectif » a dit M. Le Foll à la presse. La crise bovine et la chute des cours de la viande est due en partie à l’arrivée sur les marchés européens de dizaines de milliers de carcasses de vaches laitières abattues pour tenter de réduire la surproduction laitière européenne et pour faire remonter les cours du lait. « On a aussi mis en place des assurances crédit-export spécifiques, et 7 millions d’euros pour la promotion (de la viande, NDLR) auxquels s’ajouteront les 15 millions d’euros » annoncés mercredi par Bruxelles pour les 28 pays de l’UE, a dit le ministre. « Tout ça, pour essayer de redonner des débouchés à une filière qui en manque« .
Vêtus de tee-shirts rouges portant l’inscription « les producteurs de viande bovine en colère », quelques manifestants ont interpellé et sifflé le ministre. M. Le Foll, qui l’an dernier n’avait pas déambulé dans les allées du Sommet où est rassemblée la fine fleur de l’élevage français, s’est attardé une heure et demie au milieu des stands. Il a signé le livre d’or de la race Charolaise, invitée d’honneur de ce 25e salon, qui compose la moitié du cheptel bovin à viande en France. « J’ai ouvert mes livres de compte et je me rends compte que je vends aujourd’hui la viande exactement au même prix que lorsque je me suis installé, en 1981, alors que les charges, elles, n’ont pas arrêté de progresser » a déclaré à l’AFP Bernard Blondeau, éleveur de bovins dans la Nièvre, venu manifester. Plus loin, Laurent Goudeclin, exploitant laitier dans le Lot-et-Garonne et militant de la Coordination rurale, se dit « écœuré » par la chute des cours du lait. « On travaille pour rien. Je n’ai pu avoir mes terres que parce que mes parents me les ont transmises, mais si la situation continue comme ça, avec les terres qui deviennent des placements de patrimoine pour la finance, nous, on va retourner au métayage » a-t-il dit.
Cournon-d’Auvergne (France), 6 oct 2016 (AFP)