Si j’ai un remord ou si je peux avoir des reproches à me faire, c’est que sur tous ces sujets, il faut aller beaucoup plus vite », a-t-il admis lors de son point de presse hebdomadaire, à l’issue du Conseil des ministres. Selon la mutualité sociale agricole (MSA), 30% des agriculteurs imposés au régime réel avaient des revenus mensuels équivalents à 354 euros en 2015, contre 18% en 2014, alors que les inquiétudes sont particulièrement vives pour cette année marquée par de très mauvaises récoltes. Pour autant, a fait valoir Stéphane Le Foll, « ministre de l’Agriculture français (…), j’ai aussi des contraintes liées aux institutions, aux enjeux économiques, à la concurrence, au sein même de l’Europe et à l’échelle internationale ».
« Alors, des remords, je peux en avoir, de ne pas avoir réussi à convaincre suffisamment tôt mais la misère, je sais ce que c’est », a-t-il poursuivi, évoquant sa jeunesse dans un petit village de la Sarthe ou son lieu de résidence actuel, dans « l’ancien quartier des ouvriers de Renault ». Stéphane Le Foll a souligné aussi avoir fait « tout ce (qu’il a) pu pour soulager les agriculteurs qui sont en difficulté » face à l’effondrement du prix des céréales, les mauvaises récoltes, la chute des prix du lait ou la crise du porc. Parmi « les grandes satisfactions qui sont les miennes », il a évoqué le lancement de « la grande mutation de l’agriculture avec l’agro-écologie » ou les projets de stockage du carbone.
Stéphane Le Foll s’est par ailleurs offusqué d’avoir vu la présidente du Front national Marine Le Pen être « accueillie à bras ouverts au sommet de l’élevage » vendredi. « Les producteurs de viande français me demandent d’exporter. Où ? Dans le Maghreb et sur toute la Méditerranée, en particulier en Turquie », a-t-il souligné, les exhortant à « bien réfléchir » sur ce que seraient « les conséquences de l’arrivée de Marine Le Pen ».
Paris, 12 oct 2016 (AFP)