Les couverts végétaux ont été introduits dans les itinéraires culturaux suite à la directive nitrate. En effet, ils sont un des moyens efficaces pour « utiliser » les reliquats azotés après moisson et limiter ainsi les risques de lessivage dans les nappes phréatiques. Mais des agriculteurs ont vu dans les couverts bien d’autres utilités et opportunités pour améliorer leur conduite culturale.
A quoi servent les couverts ?
Les couverts ont en effet d’autres vertus pour :
- limiter l’érosion des sols : par leur couverture aérienne, les couverts empêchent l’eau de ruisseler et d’emporter avec elle la terre en surface ;
- structurer le sol : grâce à leurs racines qui peuvent être foisonnantes, pivotantes, superficielles, profondes, qui cassent les effets de lissage par le matériel et le tassement des machines ;
- rapporter de l’humus : par la restitution au sol et sa décomposition, cela permet aussi de libérer des éléments fertilisants ;
- augmenter l’auto-fertilité du sol, notamment grâce à l’humus, mais aussi par la vie du sol que cela va apporter ;
- concurrencer les adventices : l’accès à l’eau, à la lumière et à l’azote sera plus difficile pour les adventices avec un couvert dense.
Le couvert permet au sol de ne plus avoir de « cassure » dans son cycle, entre la récolte et le semis. Cela permet à la faune et la flore auxiliaires de perdurer et de se multiplier pour lutter contre les ravageurs. Mais la conduite des couverts végétaux est aussi complexe que celle des cultures principales. Pour les pièges à nitrates, pas de soucis : une simple moutarde peut suffire. Mais lorsque l’on commence à vouloir élaborer des mélanges, cela peut être un vrai casse-tête pour que ceux-ci puissent au moins répondre à l’un des cinq points énumérés plus haut. Et pourtant, la simplicité est parfois gage de réussite tant sur le choix des espèces, que sur le matériel utilisé.
Comment choisir ses espèces ?
Tout d’abord par les caractéristiques de la plante choisie. Elle doit répondre à l’un des objectifs fixés pour le couvert. Ensuite elle doit répondre aux critères pédoclimatiques de la parcelle. Et enfin, son cycle de végétation doit correspondre à la durée d’implantation du couvert.
Comment implanter mon couvert ?
Le matériel à disposition de l’exploitation peut parfois suffire. Aucun matériel (semis direct, combiné, semis à la volée) n’a montré de réel impact sur la réussite du couvert dans différents essais. Ces outils ont chacun leurs atouts et seront plus ou moins efficaces selon les conditions de semis. Le semis à la volée trouve ses limites lorsque que la taille des graines est différente (féverole, moutarde).
Comment détruire mon couvert ?
La technique la plus économique et adaptée à votre conduite culturale fera l’affaire. Le tout est de détruire le couvert avant qu’il ne monte en graine. Enfin une solution de rattrapage phyto est toujours une possibilité (elle doit être adaptée au programme de désherbage de la culture suivante).
Pour MécaSol, trois mélanges semés avec le Rapid (Väderstadt) de la cuma des Vallées : • moutarde blanche, phacélie, trèfle d’Alexandrie, radis asiatique ; • moutarde d’Abyssinie, vesce commune de printemps, trèfle d’Alexandrie ; • deux vesces, avoine rude, seigle multicaule, deux trèfles, radis asiatique, lin, phacélie, moutarde blanche. Les critères et les questions nécessaires à la conduite des couverts seront plus longuement abordés au cours de l’atelier 2 « Gestion des couverts » du 22 septembre. Nous nous appuierons sur l’intervention de M. Conry d’Océalia et de nombreux témoignages. Vous pourrez tirer profit des échanges prévus lors de cet atelier, pour espérer réussir à votre tour, vos couverts. |
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