L’installation est synonyme d’investissements importants sur le long terme. Un jeune installé est donc très vigilant sur la viabilité de son projet et va chercher des moyens pour réduire ses investissements. La possibilité de mutualiser les charges onéreuses de structure et de mécanisation apparaît donc comme une opportunité.
Faciliter l’installation hors-cadre familial
Telle est la philosophie des Jeunes Agriculteurs selon Gaëtan Bodin, président des JA du canton de la Haute-Saintonge. Ils défendent une agriculture dite «familiale et accessible». Ils veulent limiter le phénomène de réduction du nombre d’agriculteurs, qui engendre l’augmentation des surfaces moyennes par exploitation. Cela crée en effet des structures importantes et difficiles à reprendre pour une Uth, qui plus est lorsqu’il s’agit d’un candidat hors-cadre familial. Ils ne veulent pas de grosses structures gérées par des actionnaires…
Dans ce contexte, la cuma a un rôle déterminant pour favoriser l’installation hors-cadre familial. Cela permet l’accès à du matériel innovant et récent pour un coût maîtrisé. Sans oublier l’aspect humain, car l’entrée en cuma signifie aussi l’ouverture à un groupe d’agriculteurs locaux, l’entraide, etc.
Les filières «fermées» n’excluent pas les cuma
Dans le domaine viticole, la grande partie des installations se fait dans le cadre familial. «Impossible de s’installer hors-cadre familial», précise Gaëtan Bodin, lui-même récemment installé avec son père sur un domaine viticole. Il défend pourtant l’intérêt de la cuma. Hormis l’intérêt économique, la cuma répond aux problématiques actuelles: la réduction des intrants, avec l’arrivée d’outils de travail du sol (interceps), les pulvés à panneaux récupérateurs et la gestion des effluents (aire de lavage).
La cuma permet l’accès à ces outils innovants en toute sécurité financière. La polyvalence des cuma et leur chaîne de mécanisation des grandes cultures sont aussi appréciée dans le secteur viticole.