Continuité de la stratégie. Derrière le renouvellement du tracteur de la cuma de Sept-Frères (Noues-de-Sienne, 14) , peu de changements se cachent. Le John Deere 6R195 est quasiment identique à celui qui avait lancé l’activité du groupe, grâce au soutien d’un PCAE, cinq ans plus tôt. Guidage Autotrac, prise de force frontale… « ce n’est pas un modèle premium, mais il est très bien équipé », résument les utilisateurs. Pour autant, sa plus grande particularité est sans doute dans les papiers. Car la cuma a également reconduit sa stratégie de sécuriser son service.
Contrat d’entretien et extension de garantie sur le tracteur de la cuma de Sept-Frères
Elle prévoit de détenir son tracteur pendant cinq ans. Et pour cette période, elle a en effet souscrit une extension de garantie et un contrat d’entretien. Les responsables du collectif ont conscience de l’impact sur l’ampleur de l’investissement. « Au total, cela représente environ 15 000 € supplémentaires. Mais on sait, dès le départ, combien coûtera le tracteur. On évite les surprises en somme », se répondent le président Sylvain Anfray et le trésorier Thierry Jautee.
Ils comparent avec le coût, croissant, d’une réparation qui sur un automoteur moderne se chiffre vite à plusieurs milliers d’euros. En témoigne l’ensileuse de la cuma. « Comment fait-on derrière dans ces cas-là ? », interroge le trésorier. Sur les cinq ans de détention de son premier tracteur, le groupe se montre enfin convaincu que le choix de la tranquillité s’est avéré rentable.
Le tarif à la hausse du tracteur reste attractif
Alors que la cuma de Sept-Frères se lançait avec un tarif proche de 25 €/h, les responsables espéraient, à terme, réduire le tarif de croisière à 16 €/h, grâce au développement du volume d’heures. Au renouvellement de 2023, l’inflation en a décidé autrement. Le nouveau tracteur devrait plutôt être facturé aux alentours de 30 €/h.
« Mais ce serait encore bien plus coûteux si nous devions investir individuellement », rappelle le secrétaire de la coopérative, Christophe Dupard. Hugo Jautee, installé avec son père, complète : « Et nous ne pourrions pas l’avoir aussi bien équipé. »
En outre, un tel chiffre pourrait permettre de financer, tout ou partie, le renouvellement des pneumatiques, puisque celui-ci sera inévitable et fait partie des interventions qui restent à la charge de la cuma. « Avec 900 h/an, ça devrait passer », calcule le président.
Rapidement disponible
Si presque tous les utilisateurs possèdent un tracteur équivalent en puissance, celui de la cuma vient en complément. C’est déjà un moyen de soulager le tracteur individuel. « Et quand ce dernier est en panne, la cuma rend aussi bien service. C’est toujours complexe de se faire prêter un tracteur de remplacement », souligne le responsable de l’activité, Damien Deslandes. Le John Deere 6195R commun apporte un plus dans le service. « Il fait de tout, y compris du pendillard, où le GPS est très utile. Nous avons aussi d’enregistrés, presque tous les semis », illustre Sylvain Anfray.
Les éleveurs ne cachent pas la principale difficulté qui persiste autour du partage de matériels : la disponibilité. D’autant que les fenêtres météo ont tendance à se resserrer. Pourtant, ils jugent que la situation s’est améliorée par rapport au premier cycle du partage d’un tracteur à la cuma de Sept-Frères. Sur les douze adhérents de la cuma, huit s’étaient engagés au départ. Sur le second cycle, ils ne sont plus que six, dont quatre à cumuler 850 h. « Nous sommes moins nombreux à concentrer plus d’activité. Finalement, ça semble plus facile pour trouver de la disponibilité. », soulignent-ils.
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