Le parc de désileuses automotrices poursuit son extension dans les cuma, même si les effectifs demeurent modestes. Cette activité est porteuse de gros enjeux pour les éleveurs (coûts, main d’œuvre, conduite d’élevage…). Dans l’Ouest¹, ces machines reviennent à 28 879 €/an. Comme elles sont essentiellement utilisées en prestation complète, le coût total s’élève à 66 070 €/an, en ajoutant la main d’œuvre et le carburant. Les adhérents sont majoritairement des laitiers, avec un quota moyen de 3,78 millions de litres pour l’ensemble des adhérents à la désileuse. D’où un coût total de 17,30 € aux 1 000 litres. La tournée moyenne s’élève à presque 32 km, avec la moitié de l’effectif entre 23 et 42 km. Vu le coût du carburant et de l’heure de travail, la distance à parcourir intervient fortement dans le coût final. Les experts recommandent de viser 100 000 l de quota par kilomètre de tournée.
Quota ou Ugb
Dans le Sud-Ouest², les désileuses automotrices reviennent un peu moins cher, à 27 281 €/an (11 000 € de moins sur le prix d’achat, 1 an d’amortissement en plus). Il s’y ajoute 18 300 € de main d’œuvre. Le carburant peut quant à lui être estimé à 6 336 €/an. Si on ramène ces totaux au nombre d’Ugb, un critère plus souvent employé dans ces régions, on arrive à un coût de prestation complète de 104,90 €/Ugb. Soit encore 17,50 €/1 000 l (référence vaches laitières). Dans cet échantillon, les tournées vont de 5 à 35 km. Les cuma facturent le plus souvent selon deux critères : le temps passé (pour inciter les adhérents à bien préparer le terrain), et la dimension de l’élevage (quota laitier ou nombre d’Ugb). A chaque groupe de trouver la combinaison qui lui paraît la plus juste, sans être trop compliquée.
Des frais élevés
Les frais d’entretien pèsent 20-25 % du coût de la machine, preuve que l’usage est intensif, et sans doute que les trajets routiers accélèrent le vieillissement. La facture annuelle s’élève à 5 441 € dans l’Ouest, pour un parc jeune (2,6 ans), à et 7 367 € dans le Sud-Ouest, avec un an de plus. Elle augmente nettement avec l’âge. Dans l’Ouest, les comptables préconisent d’appliquer un taux de dépréciation de 30 % la première année, puis respectivement de 28%, 26%, 24%, 22% et 20% au cours des 5 suivantes. Le renouvellement se fait toutefois avant, souvent vers 3-4 ans.
L’activité désileuse automotrice se prépare avec une réflexion approfondie, car elle engage fortement les adhérents. Basée le plus souvent sur une prestation avec un chauffeur salarié, elle est tributaire d’un recrutement réussi et d’une fidélisation du « bon » chauffeur. Ce poste à temps partiel peut être complété par un travail au sein de la cuma ou dans les exploitations adhérentes.
(1) Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie. (2) Aquitaine et Midi-Pyrénées.
Cette rubrique « Références » est réalisée à partir des banques de données sur les prix de revient des matériels, fournies par les fédérations départementales et régionales de cuma. Les chiffres sont arrondis.
