Impact sur le coût de chantier d’un andaineur
Différentes hypothèses de travail nous permettent d’en mesurer l’impact sur le coût de chantier. Nous scrutons en particulier le parcellaire pouvant défavoriser le débit de chantier, la variation des surfaces annuelles engagées, et la répercussion d’une variation du prix du carburant.
La base de nos calculs repose sur un andaineur double rotor à dépose centrale traîné acheté au prix moyen de 24 000 € HT. Cet andaineur est testé sur trois niveaux d’activité :
- 250 ha/an ;
- 300 ha/an ;
- 350 ha/an.
Cela correspond à des usages annuels rencontrés en cuma. Le tracteur est un modèle de 155 ch, consommant 12,4 l/h et coûtant 20,90 €/h hors GNR.
La main-d’œuvre est pour sa part valorisée à 24 €/h. Nous prendrons trois valeurs de débits de chantier pour cet ensemble, 3,9 ha/h, à +/- 15 %.
À 40 centimes près de GNR, tout change

Effet du Prix du GNR sur le coût de chantier
Si la fluctuation du prix du GNR connaît moins de rebonds qu’il y a trois ans, le cours et les prix de vente restent instables. C’est pourquoi nous avons testé l’effet d’un coût du GNR sur le coût de chantier selon qu’il se situe à un niveau bas, mais déjà constaté avant 2022, de 0,90 €/l, ou bien 1,30 €/l, coût d’AdBlue inclus, comme constaté plutôt ces dernières années.
À raison de 300 ha/an d’andainage, le coût de chantier à la parcelle sans transport ni main-d’œuvre est évalué à 16,50 €/ha dans le premier cas et à 17,80 €/ha dans le second. Soit une différence d’1,30 €/ha pour une variation de GNR de 40 centimes. Le coût du carburant est donc déterminant dans le coût de chantier. Il en représente à lui seul 23 % lorsque le GNR est à 1,30 €/l. C’est la même part par rapport à notre dernière édition de 2022, pour une simulation du GNR à 2,00 €/l.
Le poids du carburant a donc pris plus d’importance en trois ans. Certainement le résultat d’une augmentation de la traction. Car évolution constante des puissances oblige, dans les fermes et les cuma, les andaineurs sont utilisés avec des tracteurs de plus grosses puissances. Nos calculs reposent sur l’utilisation d’un tracteur de 155 ch, contre 130 ch en 2022, parce que nous disposons aussi de données grâce à un numéro Rayons X tracteurs précédent.
Mais attention, les andaineurs sont très peu demandeurs en puissance. En adaptant correctement sa traction, on peut donc réduire son coût de chantier sans impacter le débit.
Coût de chantier d’un andaineur : effet GNR et surface sur 350 ou 250 ha/an
À raison d’une utilisation sur 350 ha/an, le coût de chantier à la parcelle, hors main-d’œuvre, passe de 15,8 à 17,10 €/ha, selon que le GNR est acheté à 0,9 ou 1,30 €/l. Cinquante hectares de plus permettent donc d’amortir un peu le prix du carburant.
Mais à l’inverse, l’effet d’un gros trou dans la surface engagée grève considérablement le coût de chantier.

Effet de l’utilisation de l’andaineur sur le coût de chantier
En effet, sur une hypothèse de 250 ha/an au lieu de 350, le coût de chantier passe à 18,20 €/ha pour un coût de GNR à 0,90 €/l, à 19,40 €/l pour 40 centimes de plus de GNR. Soit une augmentation de 23 % en cas de chantier annuel, bien moins grand que prévu et à un coût de GNR restant élevé.
Justement, regardons d’un peu plus près les variations de volume de travail sur le coût de chantier. De base, selon que l’andaineur fera 250 ha/an, 300 ha/an ou 350 ha/an, le coût de l’andaineur lui-même va varier. Il sera de respectivement 9,9 €/ha, 8,6 €/ha et 7,60 €/ha.
À l’autre bout de la chaîne, le coût de chantier complet sera respectivement de 25€/ha, 23,6€/ha et 22,60 €/ha. Traction et main-d’œuvre réduisent le poids du coût de l’outil de fenaison.
Le débit de chantier devient la clé de performance
S’il est assez difficile de maîtriser un coût de GNR – le hasard du cours et de la commande – il peut être plus réalisable d’arriver à agir sur certains paramètres du débit de chantier. Ce qui devient primordial à la vue des différences de coût de chantier.

Effet du débit de chantier sur le coût de chantier
En effet, sur une base de 300 ha/an, sans tenir compte du transport et des temps morts, selon que l’on andaine dans la parcelle à raison de 3,3 ha/h, 3,9 ha/h ou 4,5 ha/h, le coût de chantier hors main-d’œuvre sera respectivement de 19 €/ha, 17,4 €/ha ou 16,20 €/ha. Avec main-d’œuvre et carburant, il passe à 26,3 €/ha, 23,6 €/ha et 21,60 €/ha. C’est-à-dire qu’un différentiel de 0,6 ha/h de débit en plus induit une économie de 10 % sur le coût, quand le même différentiel à la baisse alourdit le coût de chantier de 9 %.
Et presque 5 €/ha séparent un chantier mené à 4,5 ha/h contre 3,3 ha/h, soit un écart de 1 500 €/an sur la base des 300 ha andainés. Organiser les chantiers entre adhérents et grouper les parcelles au moment de la réservation des matériels, pour réduire les déplacements sur route et les temps morts, est un levier pour améliorer les débits de chantier.
Un autre levier, quand la traction est possible en cuma, est de dédier un tracteur, et éventuellement un chauffeur, pour améliorer la productivité des chantiers. La prestation complète avec chauffeur, associée à une organisation fine des tours de chantier, peut encore améliorer le coût de chantier.
Par ailleurs, la qualité et la quantité du fourrage, le parcours sur la parcelle en fonction de sa taille et de sa forme, l’habileté du chauffeur, la facilité de manipulation de l’andaineur et les fonctions qu’il propose, sont d’autres facteurs pour tenter d’améliorer le débit de chantier de l’andainage, et de diminuer son coût.
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