Le volume d’activité annuel d’une presse joue fortement sur son coût de détention. Le débit du chantier influence pour sa part le coût du chantier ramené à la balle. A ce jeu, le filet se vaut avec la ficelle.
Coût du chantier de fenaison
Dans notre étude « Rayons X », la presse à balles rondes à chambre variable « moyenne » de notre échantillon a été achetée 36 295 €. Son coût de détention, sur 6 ans d’utilisation au rythme de 3 000 balles par an, s’élève à 47 139 €. Soit 2,62 €/balle. Ce montant résulte de l’addition de quatre postes : la décote, les frais d’entretien, les frais financiers, et les consommables.
Notre presse moyenne perd 22 % de sa valeur d’achat au terme de la première saison, et termine après 6 ans à 39 % de son prix initial. Les frais d’entretien augmentent graduellement avec l’âge, de 0,22 €/balle durant les deux premières saisons, à 0,63 en cinquième et sixième années. Quant aux consommables, nous avons pris l’hypothèse d’un liage uniquement au filet, pour un coût de 0,90 €/balle.
Retrouvez aussi les coûts de détention des 4 presses à balle ronde passées au scanner économique Rayons X :
- Coût et prix de la presse à balle ronde New Holland Roll-Belt 180
- Coût et prix de la presse à balle ronde Kuhn VB 3190
- Coût et prix de la presse à balle ronde John Deere V 461 M
- Coût et prix de la presse à balle ronde Claas Variant 480 RF
L’effet volume des travaux de fenaison sur le tarif
Si notre presse atteint un volume d’activité de 4 000 balles/an, le coût de détention unitaire tombe à de 2,62 à 2,30 €/balle, soit un gain de 0,32 €. Dans l’autre sens, l’écart se creuse : le coût de détention monte à 3,26 €/balle pour seulement 2 000 balles/an. Soit 0,64 € de pénalité.
Pour aller plus loin dans la réflexion économique, nous avons établi un coût de chantier, qui inclut le tracteur, le carburant et la main d’œuvre. Comme il s’agit d’un calcul théorique, il part forcément d’une série d’hypothèses, qu’il est toujours possible de moduler. Voici les nôtres : un tracteur de 140 ch coûtant 25 €/h carburant compris, un chauffeur valorisé à 20 €/h, et un débit de chantier de 30 balles/h. Il en résulte que le prix de revient du chantier se répartit à deux-tiers pour la presse seule (avec filet) et un tiers pour la traction et la conduite. Il s’élève précisément à 4,12 €/balle, tout compris, et à 3,45 €/balle sans la main d’œuvre.
L’effet débit de la presse à balle ronde sur le prix
Imaginons que le débit monte à 40 balles/h, grâce à un terrain plat, un beau parcellaire, de beaux andains, un meilleur chauffeur, une presse efficace, ou un liage plus rapide, le prix de revient descend de 0,38 € (-9 %), à 3,74 €/balle tout compris.
Ce 0,38 € n’est pas loin de la différence entre ce que coûte la ficelle par rapport au filet en termes de consommables. Nous les avons chiffrés respectivement à 0,45 et 0,90 €. Selon les sources, lier au filet par rapport à la ficelle fait gagner entre 25 et 35 % de débit de chantier. Prenons l’hypothèse que notre presse tournant à 40 balles/h avec du filet tombe à un rythme de 30 balles avec de la ficelle, tout en économisant 0,45 €/balle de consommable. Son coût de chantier complet passe de 3,74 à 3,67 €/balle, soit bien peu de différence. Les 0,45 € gagnés sur le filet ont été mangés par le temps passé par le tracteur et son chauffeur.
Les utilisateurs notent également que le liage représente une séquence où la balle terminée inflige un maximum d’efforts mécaniques. En la raccourcissant grâce au filet, on préserve d’autant plus la machine. C’est souvent au déballage que les éleveurs ont des préférences. Selon l’outil avec lequel ils manipulent les balles, ce qu’ils en font ensuite (râtelier, pailleuse, dérouleuse, distribution manuelle), et les habitudes de travail, c’est soit la ficelle soit le filet qui est jugé le plus facile à enlever.
5 000 balles et plus
Dans ces hypothèses, nous aurions pu tester des volumes d’activité plus élevés, comme 5 000 ou 6 000 balles par an. Ils ne sont pas exceptionnels dans les cuma avec un chauffeur spécialisé, salarié ou adhérent dédié dans le cadre d’un groupe d’entraide. Néanmoins, une telle presse subit logiquement une décote plus rapide, que nos bases de données ne peuvent chiffrer précisément. Il faudrait revoir l’ensemble de nos calculs, s’éloigner du réel constaté et introduire plus de suppositions. Nous avons choisi de ne pas aller jusque-là.