C’était la première fois que les ministres se retrouvaient depuis le déclenchement de la pandémie de coronavirus. La réunion, qui s’est tenue par visioconférence, visait à identifier les « principaux obstacles » au bon fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement pour l’agro-alimentaire, même si pour l’instant aucune pénurie n’est à déplorer.
Malgré les mesures déjà prises par la Commission, « il est clair que des mesures spécifiques et ciblées sont nécessaires pour soutenir les secteurs de l’agriculture et de la pêche, en réponse aux besoins spécifiques des pays », a conclu la présidence croate de l’UE dans un communiqué à l’issue de la réunion.
Selon la présidence croate, plusieurs points d’achoppement ont été mis en lumière par les Etats membres, en particulier les « restrictions de mouvement des marchandises » à cause des contrôles sanitaires mis en place aux frontières. Les « changements dans les modèles de consommation », à savoir la fermeture des restaurants et la ruée vers les supermarchés, ont fait chuter la consommation de produits à haute valeur ajoutée, comme le vin ou le poisson. Le marché des fleurs s’est effondré.
Le système de production est aussi affecté par un manque de main d’oeuvre lié là aussi à la fermeture des frontières, mais aussi aux exigences de distanciation sociale et d’isolation et quarantaine obligatoires.
Les ministres ont avancé plusieurs mesures possibles pour répondre à la situation. Parmi elles la dérogation à certaines procédures, comme les contrôles sur place obligatoires à la délivrance des aides directes de la Politique agricole commune (PAC), la modification des programmes de développement rural, ou la réalisation de certaines obligations par les bénéficiaires.
« A été proposée une flexibilité accrue dans l’application de la PAC et dans le transfert des fonds validés, ainsi que la facilitation de paiements directs à l’avance, et l’activation de l’intervention ou de mesures de crises » telles que prévues dans la législation européenne, a rapporté la présidence croate.
Côté pêche, les ministres ont suggéré une plus grande flexibilité dans l’utilisation du Fonds européen aux affaires maritimes et la pêche (FEAMP).
De son côté, le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a indiqué « avoir pris bonne note de toute les suggestions et demandes, que la Commission va maintenant analyser et auxquelles elle va répondre ». « Nous sommes prêts à prendre toute mesure supplémentaire si nécessaire », a-t-il affirmé dans un communiqué.
#AGRIFISH 📲@EU_Commission launched measures to help the economy including fishermen & women, aquaculture farmers & the processing industry.
I’ll do all I can to maintain a strong seafood industry & coastal communities.
More 🇪🇺 measures for the sector to be considered. pic.twitter.com/2MJkWLDeb6
— Virginijus Sinkevičius (@VSinkevicius) March 25, 2020