La nouvelle réglementation abaissant la vitesse maximale de 90 à 80 km/h ne va pas énormément pénaliser les bons vieux utilitaires C15, en service dans les exploitations agricoles depuis des décennies. Mais le coup de grâce viendra certainement du nouveau contrôle technique véhicule utilitaire agricole qui est en place depuis le 20 mai 2018.
Contrôle technique véhicule utilitaire agricole : bon pour la casse
Qui mieux que des professionnels du contrôle technique peut lire l’avenir des C15? Interrogés sur les conséquences du nouveau contrôle technique, ils distinguent d’abord deux types de C15. Ceux utilisés en ville par des artisans ou des particuliers qui sont souvent jugés «propres». Ceux utilisés par les agriculteurs et là, «c’est parfois un poème, on les reconnait au premier coup d’œil. Une couche de terre de plusieurs centimètres sur le plancher côté conducteur. Une odeur de fioul à l’intérieur de l’habitacle et l’impression qu’il y a toute une brocante à l’arrière». Certains reconnaîtrons leur véhicule.
Des défaillances mineures, majeures et critiques
Trois niveaux de défaillances sont aujourd’hui retenus. Les deux premiers sont déjà connues, mais c’est l’arrivée de la troisième qui fait toute la différence.
- Les défaillances mineures. Le contrôle technique sera obtenu et les points devant être réparés ou entretenus seront notés. C’est le côté préventif du contrôle.
- Les défaillances majeures. Le véhicule peut continuer à rouler mais le propriétaire doit réaliser les réparations dans un délai de 2 mois et présenter le véhicule pour la traditionnelle contre-visite.
- Les défaillances critiques. L’apparition d’une seule défaillance entraîne l’apposition d’une vignette «Défaillance Critique» sur le pare-brise, assortie d’une interdiction de circuler à partir de minuit le jour du contrôle. Pour continuer à rouler, il faut faire la ou les réparations nécessaires dans les 24 heures. Continuer à rouler avec une vignette «Défaillance critique», c’est 135 € d’amende et une immobilisation du véhicule qui devra être transporté au garage, ou chez le propriétaire, avec une dépanneuse ou une remorque.
L’ennemi, c’est la rouille
Ce qui va tuer les C15 agricoles, «c’est la rouille». Les contrôleurs constatent souvent des planchers perforés ou des châssis attaqués par la rouille et ces défaillances sont considérés comme critiques et très onéreuses à réparer par rapport à la valeur du véhicule. Une autre défaillance critique concerne le train arrière sur lequel du jeu est souvent constaté, «dû au transport d’un chargement souvent excessif sur des chemins en mauvais état». Autres défaillances critiques: des sièges mal fixés, des ceintures de sécurité en mauvais état, une carrosserie abîmée avec des parties saillantes pouvant provoquer des blessures… Les listes des 140 défaillances mineures, 341 défaillances majeures et 129 défaillances critiques peuvent être consultées.